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Formations professionnelles : Les réfugiées centrafricaines autonomisées

Trauma Center Cameroun, a organisé la cérémonie de remise des kits de fin de formation aux apprenantes en couture, teinture, customisation et fabrication d’objets en perles, le 03 mai 2023 à Yaoundé.

Cette formation vise à permettre aux réfugiées de s’autonomiser. Au nombre de 16, les réfugiées Centrafricaines ont été formées en couture ; teinture et initiées aux techniques de coupe du tissu, épinglage, la réalisation d’un modèle et autre manœuvre. A la fin de la formation, Trauma-Center Cameroun les a remis des machines à coudre et des kits complets pour débuter leurs activités. Toutes ces femmes ont reçu des attestations à l’issue de leur formation. Grâce aux  compétences acquises, elles pourront créer de petites entreprises pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles.  Plusieurs allocutions ont précédé la remise de ces kits, le mot du représentant du directeur de Trauma-Center Cameroun, suivi de la responsable du service social, les formatrices ainsi que de la représentante des récipiendaires. Au cours de la cérémonie qui s’est tenue, ce 03 mai 2023, au service œcuménique pour la paix à Yaoundé, Micarême Durance Titcho, épouse Nzeko’oh  Ntenda a dans son intervention déclaré que les personnes qui financent ce projet aimeraient plus tard les voir autonome et indépendante. « Nous sommes très contents de voir nos bénéficiaires aussi heureux.  Nous prions pour que ce que Trauma-Center a fait dans leur vie, puisse porter des fruits et que dans quelques années, pourquoi pas ici, où au-delà de nos frontières, que vous puissiez mettre votre compétence en valeur », a déclaré la responsable du service social du Trauma-center Cameroun.

La formatrice des couturières a, de son côté,  indiqué  que la formation n’a pas été toujours aisée parce que, la plus part des filles qui arrivent ici, ne savent pas lire, ni écrire. « Il faut faire confiance à vos filles pour quelle puissent travailler parce qu’avec le temps, elles pourront s’occuper de leur foyer. Cette formation reste bénéfique pour elle », a-t-elle déclaré.  Pour les bénéficiaires, de cette formation à Trauma-Centre Cameroun, la joie est immense. « Arriver au terme de notre formation professionnelle, en couture et en teinture. Ce jour pour nous, est jour de fête et de joie. Nous tenons à dire merci à toutes et ceux qui nous ont accompagné durant cette formation, malgré nos  limites en particulier, à monsieur le Directeur de Trauma-Centre Cameroun, à madame  Micarême Durance Titcho, épouse Nzeko’oh  Ntenda, Psychologue, responsable du service social du Trauma-center Cameroun, au service d’accueil, de psychologie et au chef service santé. Nous disons infiniment merci à nos formatrices qui ont toujours répondu présent pour nous montrer le droit chemin, à vous la fondatrice, nous ne vous oublions jamais », a déclaré la représentante de la cohorte centrafricaine.  Les activités sur l’autonomisation des femmes réfugiées et déplacées, voire prisonnières figurent  parmi les premières priorités du directeur de Trauma-Center Cameroun. Il accorde une attention toute particulière à la consolidation de la paix comme condition  sine qua non du développement. Les activités que ces femmes vont entreprendre,  que ce soit la couture ou la teinture, leur permettront de développer de nouvelles compétences et entrer dans l’économie locale avec plus de succès.

Partenaire Allemand

 Dans son intervention, la responsable de service social du Trauma-center Cameroun a rappelé le rôle du service social de trauma-Center Cameroun, dans la promotion du développement. Elle a  salué les efforts de Trauma-center Cameroun d’accompagnement des politiques et stratégies de développement en faveur des populations dans ses zones d’intervention qui vont au-delà des frontières nationales. « Nous avons le ferme espoir de  voir toutes ces femmes formées, démarrer chacune dans son foyer une activité rémunératrice. Cela ne se fera pas par miracle, mais je sais qu’en cas de persévérance d’assiduité, de courage elles pourront rendre  des services à leur communauté, elles pourront aussi gagner en retour un minimum de revenus substantiels ». La formation organisée par Trauma Center Cameroun est financé par (Bröt für die welt) pain pour le monde, un partenaire Allemand. 

 Elvis Serge NSAA

Micarême Durance Titcho épouse Nzeko’oh  Ntenda

Micarême Durance Titcho épouse Nzeko’oh Ntenda, psychologue

« Nous voulons autonomiser les personnes qui ont perdu leur dignité par le passé »

Psychologue, responsable du service social du Trauma-center Cameroun, elle revient sur les contours de l’atelier de formation que l’institution dont elle a la charge a organisé récemment.

Quelles sont les critères de sélections des refugiées à former par le Trauma-Center ? 

Les personnes formées sont sélectionnées dans la cible des personnes que le Trauma-Center suit sur tous les aspects. Disons que le critère de sélection est aléatoire. Ce sont elles qui choisissent le métier qui les convient. Quand elles choisissent leur métier, nous les soumettons d’abord au counseling, pour voir le niveau de volonté. Après nous les disons que, pour une meilleure formation, il faudrait comprendre que vous devriez mettre beaucoup de temps pour apprendre le métier que vous avez choisi. Est-ce que vous êtes prête à vous engager sur le long terme ? Vous savez que les réfugiés et les déplacés sont des personnes très instables. Et il faudrait qu’elle soit consciente avant de s’engager, parce que la formation dure à moyenne deux ans et demi. Puisque la plus part du temps, ils ne savent pas bien lire, d’autres font même l’alphabétisation avant même de commencer la formation. Donc, c’est tout ça qui fait que la formation mette beaucoup de temps.

Là, nous avons commencé avec une nouvelle vague de sélection. Ils vont également se former sur deux ans et demi. On aura les sorties comme celle-ci.  Donc c’est pendant la formation qu’on ajoute d’autres formations comme la teinture pour renflouer leur bourse, pour qu’elles puissent être capables de multiplier leurs sources de revenus. On ajoute aussi la formation en customisation, les bracelets, les chaussures personnalisées, les sacs, les boucles et comment fabriquer du vinaigre, de l’eau de javel. C’est toujours pour multiplier les sources de revenus. En plus des formations en internes, il y a des formations en externes en informatique, secrétariat bureautique, mécanique auto, auto-école…, etc, c’est chaque personne qui vient dit le métier qui l’intéresse et  nous les  appuyons dans ce sens.

Pourquoi avez-vous inscrit ce volet formation dans votre fonctionnement à Trauma-Center ?   

La formation professionnelle pour nous qui faisons dans l’humanitaire vise à l’autonomisation des personnes qui ont perdu par le passé leur dignité à cause de la guerre, la violence, ou à des incarcérations, parce qu’il est difficile de retrouver une dignité qu’on a perdu. Heureusement, cette formation permet de valoriser ces personnes et elle les aide à retrouver leur personnalité d’antan. Avant cette formation, il y a un suivi psychologique, parce qu’il faut qu’elles soient capables de surmonter les difficultés auxquelles elles ont fait face par le passé, pour pouvoir s’autonomiser. Pouvoir être capable de redémarrer quand on a tout perdu, quand on n’a plus de nom. Ils sont en train de se reconstruire et cette formation leur donne la possibilité de s’exprimer à nouveau sur la place publique. Ici, nous avons eu des bénéficiaires femmes, sinon, il y a des bénéficiaires hommes, les femmes handicapées, bref, toutes les couches sociales sont prises en compte.

Pendant qu’elles se forment, leurs enfants sont scolarisés par le Trauma-Center. Parce que nous savons que pendant la formation, il est difficile d’avoir un travail permanent. Nous essayons par cette scolarisation de leurs enfants, de les permettre de suivre leurs formations sans problème.  En plus de ça, nous renforçons leur formation par des petits commerces, ce qui les permet de prendre le taxi chaque matin avant d’arriver au lieu de la formation. Beaucoup travaillent comme femme de ménage. Grâce à ces activités parallèles, elles pourront payer leurs loyers après cette formation, qui était supporté par Trauma-Center.   

Propos recueillis par Elvis Serge NSAA

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