Pierre Rabhi, de son vrai nom Rabah Rabhi, naquit le 29 mai 1938 à Kenadsa, une commune saharienne d’Algérie de la wilaya de Béchar. Son père, forgeron, musicien et poète a été contraint de fermer les portes de son atelier dans le but d’aller travailler dans une mine. Rabhi affirme que cela aurait influencé sa critique précoce des progrès techniques. Il est internationalement reconnu en tant WTT qu’essayiste prolifique, romancier, mais aussi comme agriculteur, conférencier et écologiste. Pierre Rabhi est fondateur du mouvement Colibris, considéré aux sens propre et figuré comme la « figure représentative du mouvement politique et scientifique de l’agroécologie en France .» Il fait la connaissance du docteur Pierre Richard, médecin écologiste et conservateur partisan du « retour à la terre », qui travaillait pour l’ouverture du Parc national des Cévennes, et qui le motive remarquablement dans sa voie. Il est considéré depuis lors, comme l’un de ses indispensables maîtres. Après trois années de service comme ouvrier agricole, il devint lui-même en 1963 paysan dans les Cévennes ardéchoises. Il se lance dans l’élevage et expérimente l’agriculture biodynamique. À l’âge de 40 ans, Pierre Rabhi jouit du statut de chargé de formation en agroécologie au Centre d’étude et de formation rurale appliquée. À partir de 1981, c’est en tant que « paysan sans frontières » qu’il se rend au Burkina Faso à la demande du gouvernement de ce pays avec le soutien du Centre de relations internationales entre agriculteurs pour le développement. En 1985, il y crée, avec son ami Maurice Freund, un centre de formation en agroécologie à Gorom- Gorom, avec l’appui de l’association le Point-Mulhouse. Pierre Rabhi aurait selon les dires bénéficié de l’appui du président Thomas Sankara, qui voulait faire de l’agroécologie une politique nationale avant d’être assassiné en 1987. En 1988, il fonde le Carrefour international d’échanges de pratiques appliquées au développement. Rabhi, met en place un « module optimisé d’installation agricole », des programmes de sensibilisation et de formation, et de nombreuses actions de développement au Maroc, en Palestine, Algérie, Tunisie, Sénégal, Togo, Bénin, Mauritanie, Pologne, Ukraine. En 1992, il lance le programme de réhabilitation de l’oasis de Chenini-Gabès en Tunisie. Depuis 1994, il anime le mouvement Oasis en tous lieux, favorable au retour à une terre nourricière et la reconstitution du lien social. Il fonde l’association « Les Amis de Pierre Rabhi », rebaptisée « Terre & Humanisme ». Sa mission est la promotion et la transmission de l’agroécologie. Il participe en 1997 et 1998 à l’élaboration de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification. De 1999 à 2001, il lance de nouvelles actions de développement dans la région d’Agadez au Niger et à Gao au Mali. En 2003, il rencontre Michel Valentin. Ils créent en 2004 les « Amanins », une infrastructure d’agrotourisme maraîcher sur la commune de la Roche-sur-Grane, dans la Drôme qui s’étend sur cinquante-cinq hectares, accueille des séminaires d’entreprise, des vacanciers et des personnes en formation au maraîchage. Pierre Rabhi est en 2011, lauréat du prix du développement durable du lycée Champollion de Grenoble. Le 1er février 2017, il reçoit des mains d’Anne Hidalgo la médaille Grand Vermeil de la ville de Paris. Selon l’agronome Michel Griffon : « Pour Pierre Rabhi, agriculteur et philosophe, l’agroécologie a un sens particulier : non seulement le terme évoque un ensemble de techniques agricoles respectant l’environnement, mais aussi une philosophie de la production agricole fondée sur la simplicité, la sobriété des comportements et de la consommation des ressources, ainsi que le respect de la nature. Les techniques sont très proches de celles de l’agriculture biologique. »