Energie

Angelo TOUELI : « le Cameroun a encore des problèmes d’eau potable, d’énergie et les autres »

Entrepreneur, spécialiste en Gouvernance économique et Développement Durable, Eco–député aspirant, porte-parole,  Coordonnateur national WESD et défenseur de notre planète s’exprime à cœur ouvert.

Quelle est votre lecture de la situation environnementale dans le monde et au Cameroun plus précisément ?

Les incendies de l’Amazonie, actuellement celle de l’Australie avec environ une dizaine de millions forêts brulées, des milliers d’animaux tués, des espèces disparues interpellent le monde entier. Ce sont sans doute les conséquences du réchauffement climatique causé par des multiples pollutions des gaz à effet de serre des pays industrialisés, la déforestation en zone tropicale, etc.  Au Cameroun, eût égard à la faiblesse de nos tissus industriels, la véritable pollution est celle des déchets ménagers et plastiques. Aussi, 50% du plastique utilisés est à usage unique ou jetable. Des milliers de tonnes de déchets plastiques sont produits quotidiennement ; ils sont très nocifs pour notre environnement. Ces déchets plastiques non biodégradables, polluent nos cours d’eau, causent des inondations, salissent nos villes et sont dangereux pour nos sols et nos bétails.

Quels sont selon vous les grands atouts des questions environnementales et du développement durable à Yaoundé ?

Je suis depuis plus de six années Coordonnateur national de l’association environnementale Water energy and sustainable development (Wesd),  la forte présence des déchets ménagers et plastiques dans nos villes nous a amené à lancer au niveau national un programme d’éradication des déchets plastiques baptisé « camer 100 plastic », ce 05 juin 2019, à l’occasion du lancement de ce programme,  s’est déroulé séminaire de formation gratuite pratique sur l’entrepreneuriat durable et le valorisation des déchets plastiques en pavés écologiques hyper résistants. Par ailleurs, depuis la fin d’années 2019, dans notre hangar d’expérimentation sur les berges du cours d’eau Mfoundi à Abome, nous travaillons sur la transformons les déchets ménagers organiques en charbon écologique.

Quelles sont les grandes difficultés, les obstacles environnementaux que vous observez ?

À Yaoundé, les principaux problèmes sont la pollution des déchets ménagers organiques impactant par les puanteurs l’atmosphère, les CO2 issues des vieux véhicules en circulation dans la cité capitale, les déchets plastiques issues des emballages non biodégradables en sacs et bouteilles plastiques qui polluent nos cours d’eau et sols. La pollution des nappes phréatiques. La disparition des ruisseaux, cours d’eau et marécages et leurs conséquences inondations, déséquilibres des systèmes et biotopes.

Qu’est-ce que prévoit votre programme à ce sujet ?

Instaurer l’éducation citoyenne et environnementale dans nos programmes scolaires.  Imposer aux pollueurs de payer, mais également financer les activités d’assainissement, recyclage et d’accompagner la dynamique associative dans leur mission principale d’éducation environnementale, d’information et formation continue des populations sur les risques environnementaux, le développement durable et à l’économie circulaire. Promouvoir la formation professionnelle aux techniques et métiers de recyclages. Promouvoir l’entrepreneuriat écologique local. Instaurer une journée nationale de travail communautaire, de bénévolat écologique.

Le discours environnemental est-il un discours qui intéresse l’électorat ?

Face aux préoccupations immédiates des populations, santé, emploi, logement ; par leur inculture et ou scepticisme, nous pouvons dire que ces discours séduisent peu. Mais les exemples des incendies ravageurs d’Australie, des pollutions plastiques et ménagères, de la désertification croissante au septentrion, de la déforestation évidente à l’Est Cameroun avec les passages permanents des grumiers ; sont des exemples assez éloquents, je pense qu’il y a des avancées et une prise de conscience progressive. 

Quel est selon vous l’internet du l’électorat pour les questions environnementales ?

 L’électorat reste préoccupé par des questions basiques. Notre pays a encore des problèmes d’autosuffisance alimentaire, d’adduction d’eau potable, d’énergie électrique. Notre agriculture, nos industries extractives, minières ou de transformations étant encore embryonnaires, les problèmes de pollutions des déchets ménagers et plastiques sont des problèmes en rapport avec la gouvernance approximative de notre État. Les impacts négatifs de nos actions sur l’environnement sont encore négligeables mis à part la coupe des grumes. 

Quel est le budget que vous prévoyiez mettre à disposition de la question environnementale ?

 Je pense que nous devons agir à plusieurs niveaux et avec le concours de plusieurs départements ministériels, éducation de base, formation professionnelle, forêt et faune, etc. Egalement dans les collectivités territoriales décentralisées, les communes notamment des mesures globales doivent être prises. Des lignes budgétaires affectées à la gestion des questions environnementales.

Personnellement, mes huit millions annuels pour les micros projets serviront exclusivement chaque année au financement de huit microprojets de recyclage des associations actives au plan national.

Prévenir vaut mieux que guérir dit la sagesse. Promouvoir le développement économique compatible avec la préservation des ressources naturelles et un progrès partagé pour tous est mon engagement. Répondre aux besoins présents sans compromettre les capacités des générations futures, de nos descendances à répondre aux leurs.

L’Afrique a un rôle crucial à jouer, elle doit se développer durablement pour la survie de l’humanité tout entière. L’Afrique sur le marché carbone est la zone la plus dynamique du monde. À travers le crédit carbone elle doit développer une agriculture aux techniques durables, utiliser l’énergie renouvelable pour son industrialisation, promouvoir l’économie verte renvoyant aux concepts de réutilisation-réemploi-réparation-recyclage, biodégradables, renouvelable. Sa stratégie de développement doit être durable !     Rédaction Afrik environnement

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