Alors que certains pays africains conservent et recyclent les eaux noires et les eaux grises de leurs pays, le Cameroun brille en négligeant ces eaux souillées qui pourtant, une fois recyclé résulte à un potentiel économique non négligeable.
Le système de traitement des eaux noires et grises se fait en cinq étapes. Notamment le stockage qui renvoi aux excréments déposés dans les fausses sceptiques ainsi que les égouts, la collecte qui consiste à vidanger les fausses sceptiques lorsqu’elles sont pleines, le transport où il est question d’éloigner le loin possible ces déchets, le traitement qui quant à lui consiste à rendre les eaux usées potable, et la valorisation. Dans cette chaine, le Cameroun ne respecte que les trois premières étapes. Le traitement ainsi que la valorisation est inexistante. Un aspect qui impacte négativement l’environnement dû au fait que les eaux noires et grises vidangées des fosses septiques sont versées dans la nature.
Un grand potentiel économique d’emploi
Avec plusieurs métropoles comme Douala, Yaoundé et Bafoussam pour ne citer que celles-ci, le Cameroun peut créer des emplois via le recalage des eaux noires et grises vu la forte concentration humaine qui existe dans ces zones. Selon Idriss Kouotou Njoya expert en assainissement, « Les ressources issues des toilettes sont principalement constituées d’eau. Les matières fécales contiennent jusqu’à 75% d’eau. L’urine est composée à 95% d’eau. Nous avons trouvé de nombreux exemples d’entreprises qui extraient déjà l’eau, la filtrent et produisent de l’eau grise potable ou traitée pour une utilisation dans l’agriculture, l’aquaculture ou les opérations industrielles à forte consommation d’eau. », « La valorisation des ressources biologiques en produits agricoles (compost, engrais organiques et conditionneurs de sol) pourrait aider à fournir des produits complémentaires aux engrais chimiques pour lutter contre la dégradation des éléments nutritifs dans le sol au fil du temps, tout en réduisant l’impact sur le transport des engrais industriels. »
Le monde est en pleine mutation. Et lesdites mutations s’opèrent dans plusieurs domaines. Celui de la conservation de notre environnement (foret et faune, biodiversité). D’où l’importance de mettre un accent sur les déchets (eaux noires et grises, ainsi que les ordures des ménages). Au Kenya par exemple, David Auerbach indique que « Alors qu’un engrais organique est tout ce qui est dérivé de produits animaux et/ou végétaux, l’engrais organique de Sanergy est techniquement un compost car il s’est complètement décomposé avant l’application sur le sol. Cela sépare notre produit de nombreux engrais organiques, qui se décomposent sur le sol, lessivent l’azote des plantes et génèrent de la chaleur qui peut brûler les graines et les systèmes racinaires » un autre Kenyan déclare que « Nous éliminons les « déchets » des toilettes qui propageraient des maladies infectieuses de l’environnement et les combinons avec des résidus agricoles pour les transformer en une briquette de charbon de bois propre. Nos briquettes dérivées à 100% « flux de déchets » ne sont pas seulement préférées par nos clients de la restauration en raison de leur durée de combustion plus longue et de moins de fumée, mais elles permettent également d’économiser 88 arbres pour chaque tonne vendue. »
Les témoignages tels qu’indiqués par les habitants du Kenya sont interpellateurs pour certains qui déversent dans la nature les eaux usées ainsi que les ordures ménagées. Le traitement et la valorisation de ces déchets permettra de créer les emplois car le gaz, les engrais, et de l’eau potable seront disponible à travers ces déchets tout en permettant d’éviter l’utilisation des matières fossiles.
Jean-Claude KENDEG