Organisé du 15 au 19 août 2022 par Africa 21 et ses partenaires à Dakar au Sénégal, l’atelier pour journalistes a eu au centre des débats l’accès à l’eau potable dans les pays d’Afrique.
L’atelier a eu lieu au siège de l’Institut Africain pour le développement économique et la planification (IDEP, UNECA) avec pour enjeux de l’eau en Afrique. Cet atelier s’est inscrit dans la lignée des activités développées dans le cadre du Réseau des journalistes africains spécialisés sur le développement durable et le changement climatique afin d’informer, de sensibiliser, d’alimenter le débat, de mettre en réseau et d’offrir des opportunités aux journalistes. Il vise également à assurer le suivi des résolutions prises lors du 9ème Forum mondial de l’eau de Dakar et à préparer les journalistes à la prochaine Conférence de la Décennie des Nations Unies de l’eau 2023 prévue du 21 au 24 mars 2023 à New York.
Le Think Tank Africa 21, en partenariat avec The Water Diplomat, invite du 15 au 19 août 2022, une 50ène de journalistes d’Afrique de l’Ouest et Centrale, sur place à Dakar mais aussi en ligne, à suivre une série de sessions sur les différentes dimensions de la question de l’eau face aux effets du changement climatique, à une urbanisation galopante sur le continent et au développement de nouveaux modes de consommation de cette précieuse ressource. En 2019, Africa 21 a lancé, avec le soutien du Département Fédéral des Affaires Etrangères Suisse, un réseau de journalistes africains spécialisés sur le développement durable et le changement climatique près de 600 journalistes de la presse écrite, de la radio et de la TV, dans 40 pays d’Afrique. L’atelier de Dakar s’inscrit dans le cadre des activités de l’association, qui a choisi cette année comme thème central, les enjeux de l’eau en Afrique. De nombreuses organisations internationales (Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies, GIEC, GEO, CNUCED, OIM, UNDRR, OIT, PNUD, ITC, ONU-Habitat, etc.), think tank (FES Media Africa, Geneva Water Hub) et structures africaines (GWP, Pôle Eau de Dakar, etc.) ont répondu à l’appel pour venir partager leur expertise et échanger avec les journalistes.
Cet atelier peut se tenir grâce aux soutiens entre autres, du Canton de Genève et de l’Ambassade des Pays-Bas au Sénégal. Parmi les éléments discutés figurera l’extension aux pays africains de la convention d’Helsinki (CEEONU), instrument essentiel de la coopération transfrontalière entre États sur un sujet aussi crucial, dans un contexte international où la question de l’eau n’a jamais été autant au centre de l’attention publique. Un concours journalistique sera organisé en parallèle de l’atelier afin d’encourager les médias africains à parler de la thématique de l’eau et des annonces faites quant aux suites à donner à cette démarche. Convaincue que l’eau est au cœur de l’équilibre de tous nos écosystèmes et de nos sociétés, Africa 21 se réjouit de travailler avec des journalistes africains, sentinelles appelées à rappeler que l’eau est une ressource essentielle à la sécurité alimentaire, la biodiversité, la santé et même à la paix.
Qu’il s’agisse d’inondations sans précédent ou de sécheresses à répétition, nombreux sont les pays africains à être amené à déclarer l’état de catastrophe naturelle, un constat d’impuissance face à des conséquences humaines dramatiques. Signe de l’urgence des temps, et alors que le 9ème Forum mondial de l’Eau a eu lieu du 21 au 26 mars 2022 à Dakar, la COP 27, considérée comme « la COP de l’Afrique » se tiendra cette année à Sharm El Sheikh du 6 au 18 novembre 2022.
Alors que les besoins en eau sont de plus en plus importants et que la pression sur la ressource l’est tout autant, elle va devoir être gérée de manière plus adaptée dans les années à venir si on veut éviter de grandes catastrophes. En 2021, l’examen des progrès de l’objectif de développement durable 6 par ONU-Eau indiquait que les objectifs 2030 en matière d’eau et d’assainissement ne pourraient être atteints en Afrique sans une meilleure gouvernance et un effort important en matière de financement. Ce mécanisme conjoint de l’ONU sur l’eau estime que les investissements dans les infrastructures devraient être multipliés par 4 afin de permettre la réalisation de l’accès universel à l’eau et à l’assainissement gérés en toute sécurité sur le continent.
Albert BOMBA