Écosystèmes

Changement climatique La Société civile camerounaise au cœur de la transition écologique

La 3e réunion du Comité de pilotage (COPIL) du projet FSPI-TE s’est tenue le 4 juillet 2024, au Centre d’information et de documentation du l’environnement du ministère de l’Environnement, de la protection de la nature et du développement durable (MINEPDED), à Yaoundé, en présence des représentants de l’Ambassade de France au Cameroun, du Conseil-NSAF, des autorités camerounaises, des partenaires techniques et financiers, ainsi que les porteurs des projets sélectionnés. Lors de cette session du COPIL, le bilan de l’année 1 du FSPI a été présenté ainsi que les perspectives, le projet de l’Institut Afrique-Europe pour l’Innova Verte a été également présenté. Et à la fin, des recommandations pour l’année à venir ont été formulées.

 

La biodiversité du Cameroun abrite 92 % des écosystèmes et près de la moitié des espèces d’oiseaux et de mammifères d’Afrique. Cette biodiversité participe de façon considérable au bien-être des populations, au développement économique ainsi qu’à la recherche scientifique et médicinale. Son importance apparait davantage dans certains secteurs d’activités au Cameroun, à l’instar de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche qui représentent 15 % du PIB et emploient plus de 50 % de la main-d’œuvre du pays. Malheureusement, la riche biodiversité qu’abrite le Cameroun est fortement menacée par ces activités. En effet, environ 10 % des espèces végétales et 815 espèces sauvages sont menacées d’extinction.

 

De même, 50 % des espèces végétales dans les « hotspot » des écosystèmes montagneux et forestiers et 30 % dans la zone côtière et maritime sont en voie de disparition selon le ministère de l’Environnement, de la protection de la nature et du développement durable (MINEPDED). La dégradation des écosystèmes et l’exploitation non durable constituent les principaux dangers qui menacent la biodiversité au Cameroun. Les moteurs directs liés à la perte de la biodiversité sont entre autres : l’agriculture itinérante sur brûlis, le braconnage, la surexploitation des produits forestiers non-ligneux et l’utilisation des pratiques non durables, le changement climatique et ses effets induits tels que les inondations et la sécheresse, les pollutions diverses et l’introduction des espèces envahissantes non-indigènes.

Le Fonds de Solidarité Prioritaire pour l’Innovation (FSPI) est un dispositif de financement innovant mis en place par le gouvernement français en partenariat avec l’Agence française de développement (AFD) et le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM), travaillant pour la transition écologique au Cameroun. La préservation des espaces protégés, la lutte contre le braconnage et les coupes illicites de bois, ainsi que l’accueil des populations déplacées pour cause d’inondation ou de sécheresse en constituent quelques défis.

 

C’est dans ce contexte que l’Ambassade de France au Cameroun, en partenariat avec le Conseil pour le suivi des recommandations du nouveau Sommet Afrique-France (Conseil-NSAF), a lancé en juillet 2023 un appel à projets intitulé « La société civile camerounaise au cœur de la transition écologique ». Cet appel à projets vise à financer des micro-projets engagés dans la transition écologique sur l’ensemble du territoire camerounais, dans les domaines de l’agriculture, des forêts, des énergies, de l’environnement, de la biodiversité et de la santé. Il s’inscrit dans le cadre du Fonds social de développement (FSD), un instrument de coopération décentralisée qui soutient les initiatives locales de développement.

 

La 3e réunion du Comité de pilotage (COPIL) du projet FSPI-TE s’est tenue le 4 juillet 2024, au Centre d’information et de documentation sur l’environnement (CIDE), en présence des représentants de l’Ambassade de France au Cameroun, du Conseil-NSAF, des autorités camerounaises, des partenaires techniques et financiers, ainsi que les porteurs des projets sélectionnés dans le cadre de cet appel à projets. Lors de cette session du COPIL, le bilan de l’année 1 du FSPI a été présenté ainsi que les perspectives, le projet de l’Institut Afrique-Europe pour l’Innova Verte a été également présenté. Et à la fin, des recommandations pour l’année à venir ont été formulées.

L’objectif général de cet appel à projets est de renforcer, structurer et professionnaliser les organisations de la société civile camerounaise, en encourageant le réseautage et les synergies entre les acteurs de la société civile, en favorisant l’émergence de nouveaux acteurs dans le débat public, et en valorisant leur crédibilité en tant qu’acteurs du développement.

 

Les objectifs spécifiques sont les suivants : Contribuer à la conservation communautaire des forêts et des espaces naturels riches en biodiversité, notamment en termes d’espèces menacées de faune et de flore sauvages.Promouvoir la participation citoyenne et associative, notamment des jeunes, aux enjeux de la transition écologique, notamment en partenariat avec les collectivités territoriales. Renforcer la participation civique et politique des femmes dans la transition écologique, notamment en matière d’entrepreneuriat vert et d’accès aux ressources naturelles. Soutenir l’innovation sociale et technologique au service de la transition écologique, notamment dans les domaines de l’agriculture durable, des énergies renouvelables, de la gestion des déchets et de la santé environnementale.

 

En effet, « près de 100.000 personnes à travers le Cameroun ont déjà été sensibilisées sur les enjeux de la transition écologique , 21 ateliers de sensibilisation aux bénéfices d’acteurs de la société civile de toutes les 10 régions du pays ont été tenue, ce qui a favorisée la création des synergies vertueuses pour l’écologie, la transmission de l’héritage écologique autour des thématiques telles que la sécurité climatique, l’industrialisation verte, la préservation de la biodiversité celle des écosystèmes marins en particulier », explique Jacques Jonathan NYEMB président du Conseil-NSAF.

Il était aussi question durant cette réunion de présenter les premiers lauréats des financements des projets de la FSPI-Transition écologique. En vue de favoriser le dialogue et l’engagement des jeunes sur les enjeux de la transition écologique, démocratique et culturelle, des appels à projets avaient été lancés le 30 avril 2024 sur une période de 45 jours. « Sur 25 candidatures, 2 ont été retenues, à savoir l’Association Cameroun Initiative et une ONG nommée Alternative durable pour le développement (ADD) en fonction du budget à notre portée », explique Constantin NZATI, chef de projet.

 

Le premier projet vise « à améliorer la participation des femmes et des jeunes dans la conservation communautaire de la biodiversité du Parc national de Marine Begberg et le deuxième vise à promouvoir les pratiques et les approches favorables à l’agro-écologie dans les itinéraires de production des exploitations familiales et locales dans la Sanaga maritime », explique Amel AHMED BOUDOUDA. Chargée de mission Environnement et Recherche, Ambassade de France au Cameroun. Chaque projet dispose d’un montant de 100.000 euros à un million d’euros d’une durée maximale de deux ans, financé par les sociétés civiles, la francophonie et le FSPI. Portés aux niveaux nationaux ou régionaux et bénéfiques aux populations locales, ces projets permettent de mener des actions innovantes sur le terrain en matière de transition écologique.

 

La FSPI Transition écologique vise dans les années à venir à soutenir la transition écologique en contribuant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à l’adaptation aux changements climatiques au Cameroun, tout en favorisant le développement économique et social inclusif et durable. Elle veut lancer régulièrement des appels à projets pour sélectionner de nouveaux porteurs de projets innovants au Cameroun.

 

Mettre en place un réseau d’échange et d’apprentissage entre les porteurs de projets soutenus par la FSPI Transition écologique au Cameroun. Pour cette année, la FSPI Transition écologique se concentrera sur l’élaboration d’un guide de bonnes pratiques sur la production écologique au Cameroun, mais surtout sur la mise sur pied de l’Institut Afrique-Europe pour l’innovation verte.

 

La FSPI Transition écologique a aussi tenu à remercier tous les partenaires clés qui se sont déjà mobilisés à leur côté, notamment l’université catholique d’Afrique centrale, l’Agence française de développement, l’ambassade de France au Cameroun, International Space University, et bientôt le ministère de l’Environnement et de la protection de la nature et du développement durable.

 

Audray NDENGUE Stg

 

Réactions

« La société civile est ravie de contribuer à cette démarche et à cette dynamique »

Jacques Jonathan NYEMB, président du Conseil-NSAF

 

Il est important que le Cameroun qui est en plein cœur du bassin du Congo prenne son leadership sur cette question de transition écologique et la société civile, qu’elle soit camerounaise ou française, est particulièrement ravie de contribuer à cette démarche et à cette dynamique. Le comité de pilotage qui se tient aujourd’hui permettra dans le cadre des échanges de démontrer toutes les pratiques, tous les savoirs et toutes les initiatives qui existent déjà sur le terrain, et y compris de manière endogène, et qui doivent pouvoir permettre d’informer la réflexion et l’action en matière de transition écologique, non seulement au Cameroun, mais aussi en Afrique et dans le reste du monde. Et le projet d’Institut Afrique-Europe pour l’innovation verte, dont ce projet FSPI-TE est une préfiguration, viendra davantage concerter la place du Cameroun comme un pôle de référence au niveau mondial en matière d’innovation verte et d’engager la jeunesse, que ce soit dans la recherche, dans la formation, mais surtout dans l’entreprenariat, pour permettre qu’ici dans notre pays, ici même au bassin du Congo, de nouvelles initiatives permettent de pouvoir répondre à ce défi qui est celui de la transition écologique.

Propos recueillis par Audray NDENGUE Stg

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