Depuis l’entame du mois de juin 2023, la capitale politique du Cameroun baigne dans un changement climatique fragilisant quelque peu la santé des populations qui voient beaucoup plus de pluie que de soleil.
Rythmés par des orages, des coups de vent brusques, une lueur ensoleillant les quartiers par saison, et des pluies qui laissent une fraicheur exigeant de se mettre à chaud, les habitants ne savent plus dans quelle peau se mettre pour se sentir bien. Si on envisage faire de la lessive, en espérant que les habits posés sur les cordes ne soient plus mouillés en fin de soirée, le ciel nous jouera des mauvais tours en laissant tomber une pluie intense, sinon le jour où il fait chaud de manière torride, et que l’on s’attend à une pluie pour changer d’air, elle n’arrive pas. Ce contraste climatique devient une préoccupation pour la santé et le quotidien des populations, surtout, celles en zone marécageuse qui sont soumises aux inondations et aux maladies telles que le paludisme car exposées aux moustiques.
A ce propos, Solange Atangana, bailleresse à Mvan, déclare : « depuis le mois de juin, on ne remarque pas la pluie en tant que telle, mais plutôt une rosée qui vient et s’en va répétitivement au long de la journée. Les enfants tombent donc malades et nous-mêmes le froid nous secoue un peu de temps en temps ». Au lieu donc de se mettre à chaud, et d’éviter de manger des repas froids, certains jeunes consomment sans inquiétude quelconque, des boissons congelées chaque jour. Le jeune Timothée Metomo, promu en classe de 4e s’explique : « même si le froid me donne le palu, moi je bois le foléré parce que c’est trop bon. Surtout quand il y a les petits jobs au quartier, je le bois en désordre ». Pendant que d’autres se plaignent du froid qui règne permanemment après une pluie, certains par contre trouvent cela bénéfique. « En fait, je réagis plutôt bien face au dit changement car la pluie nous permet d’avoir de grandes réserves en eau dans le cas où mon oncle n’en puise pas, et ça me fait bien dormir la nuit », dit Hortence Royatou, habitante du quartier Obam-Ongola, entrée mère mâture, à Yaoundé. S’inscrivant dans la même logique, Luc Minka, nouveau à Yaoundé affirme : « moi je viens de Douala et je suis habitué à avoir chaud. Depuis que je suis arrivé à Yaoundé je veux plus rentrer car le climat correspond totalement à mes exigences. Je n’y vois aucun inconvénient car, quand il fait froid, mon pull-over et ma petite amie me réchauffent. Quand il fait chaud je m’habille normalement, c’est-à-dire en simples vêtements. Pas de quoi se mettre en alerte ».
Espace commercial
Cette pluie fréquente qui secoue l’état de santé de milles et un habitant, est en revanche un atout pour les agriculteurs. En effet, c’est une période qui permet à l’homme de s’épanouir dans ses travaux champêtres car l’eau étant la vie de la plante. Il en va de même pour les commerçants. Jacqueline Maïa We, vendeuse de nourriture ambulante explique : « Cette pluie qui laisse le froid n’a pas d’impact dans mon commerce. Si c’était la boisson, ça jouerait parce que ce ne serait pas correct de vendre quelque chose de glacé ou de frais en temps de pluies. Moi je fais dans la nourriture bien chaude, et qu’il pleuve ou qu’il neige je vends sans soucis ». Ainsi dit, le malheur des uns fait le bonheur des autres en ce changement climatique. Toutefois, un pull-over, des chaussettes, une couverture bien moelleuse et une tasse de café ou de thé bien chaude de temps à autre, seraient d’une grande utilité durant cette saison pluvieuse pour se mettre à l’abri des maladies y afférentes.
SOPPI EYENGA (stagiaire)