Energie

Côte d’Ivoire : Un nouveau pas vers l’eau pour tous.

La Côte d’Ivoire a récemment fait un pas significatif en devenant le 10e pays africain à adhérer à la Convention des Nations Unies sur l’eau. Cette adhésion, saluée par la Commission Économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU), souligne l’importance croissante de la coopération dans le domaine de l’eau sur le continent africain.

En effet, plus de 90 % des ressources en eau en Afrique se trouvent dans des bassins partagés par plusieurs pays, rendant la collaboration essentielle pour la gestion durable de cette précieuse ressource.

Tatiana Molcean, Secrétaire exécutive de la CEE-ONU, a déclaré : « L’adhésion de la Côte d’Ivoire est une étape importante pour le multilatéralisme et réaffirme le rôle de la Convention des Nations Unies sur l’eau en tant qu’outil de soutien à la coopération dans le domaine de l’eau pour la paix, le développement durable et l’adaptation au changement climatique à travers les frontières. »

La Côte d’Ivoire, en tant que 9ème économie d’Afrique, partage huit bassins fluviaux transfrontaliers avec ses voisins, notamment le Ghana, le Burkina Faso, le Mali, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone. Avec une population de 30 millions d’habitants en constante augmentation, le pays fait face à des défis majeurs pour répondre à ses besoins en eau, exacerbés par l’urbanisation et les effets du changement climatique, tels que la sécheresse et les inondations. La qualité de l’eau est également mise à mal par la pollution causée par les déchets agricoles et industriels, ainsi que par l’orpaillage illégal.

Laurent Tchagba, ministre ivoirien des Eaux et Forêts, a souligné que « l’adhésion de la Côte d’Ivoire à la Convention des Nations Unies sur l’eau favorisera les relations avec les pays avec lesquels nous partageons des ressources en eau. »

Cependant, la situation reste préoccupante. Selon le dernier rapport sur l’indicateur 6.5.2 des Objectifs de développement durable, seulement 25 % de la zone du bassin transfrontalier en Côte d’Ivoire est couverte par des accords opérationnels. Aucun aquifère transfrontalier partagé par le pays ne bénéficie d’accords similaires.

La nécessité d’une coopération régionale est d’autant plus pressante que 58 % des Africains n’ont pas accès à des services d’eau potable gérés en toute sécurité. Depuis l’ouverture de la Convention en 2016, d’autres pays africains, tels que le Tchad, le Sénégal et le Ghana, ont également adhéré, renforçant ainsi l’engagement collectif envers la gestion des ressources en eau.

La 10e session de la réunion des parties à la Convention sur l’eau, prévue à Ljubljana, en Slovénie, du 23 au 25 octobre, devrait catalyser cet élan de coopération. La Banque africaine de développement rappelle que l’insécurité de l’eau touche un Africain sur trois et que moins de 5 % des terres cultivées sont irriguées. Pourtant, l’Afrique dispose d’un immense potentiel de transformation, avec seulement 10 % de son potentiel hydroélectrique actuellement exploité.

L’adhésion de la Côte d’Ivoire à la Convention sur l’eau représente donc non seulement un engagement envers une gestion durable de l’eau, mais également une opportunité de renforcer les relations régionales et d’assurer un avenir plus sûr et plus durable pour tous.

Désiré Effala

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