Censés être interdit d’utilisation depuis 2014, les emballages plastiques non biodégradables de moins de 61 microns abondent toujours dans les marchés. Toutefois, ceux-ci ont vu leur prix être revu à la hausse. La crise sanitaire qui sévit dans le monde entier en serait la cause.
Il est à peu près 8 heures ce mardi, lorsque maman Hélène, habitante du quartier Biyem-assi dans la cité capitale, décide d’aller au marché du coin. Au menu de son panier de la ménagère, du couscous+ sauce gombos. D’un pas ferme, elle se rend au marché Acacias chez son « asso » pour acheter de quoi emballer son couscous. Malheureusement, elle ne va pas l’avoir. Cause, le paquet de 100 plastiques qui coutait 250 Fcfa il y a deux semaines, coûte au moins 600 Fcfa. Aujourd’hui « J’avais prévu de faire du couscous et pour cela j’avais besoin des plastiques en emballages pour ma cuisson Vous savez avec les grandes pluies, il est difficile de trouver les feuilles de bananier » se justifie celle-ci. Interrogée sur la question à savoir si elle n’est pas au courant de l’interdiction de vente de ces emballages non biodégradable, Mama Hélène avec regret affirme que les emballages biodégradables sont hors de sa portée à cause de leur coût surtout que « je suis une veuve et j’ai des enfants, je n’ai pas un travail et je me débrouille chaque jour. Je ne peux pas me permettre le luxe d’utiliser des emballages qui coûtent plus chers que ce que je gagne dans mon activité journalière » confie la sexagénaire, le visage peiné. Dans le même sillage, un client évoque le coût élevé. « C’est étonnant, tu vas dans une boulangerie, tu achètes du pain à 125 FCFA ensuite tu dois acheter un plastique à 100 FCFA ! Mais ce n’est pas sérieux. » s’indigne Jean.
Si les habitudes ont la peau dure, le ministère en charge ne lésine sur aucun moyen pour tordre le coût à ces emballages de moins de 61 microns. En avril dernier, les éléments de la douane camerounaise ont procédé dans la localité de Mbé, région de l’Adamaoua, à une saisie d’une cargaison de 30 tonnes d’emballages en plastique non biodégradables. Une semaine auparavant, une cargaison de 20 tonnes d’emballages du même type avait déjà été saisie dans cette partie du pays. Ce qui porte à 50 tonnes la quantité ainsi saisie, en une semaine.
En âme et conscience, le ministre de l’environnement de la Protection de la Nature et du Développement durable Hele Pierre, a demandé aux consommateurs de recourir à l’utilisation des emballages en matériau non ligneux comme le raphia et les écorces de bananiers pour les pépinières ; les sacs en tissu ou en jute ; les feuilles larges de plantes (jouc, bananier, macabo, raphia) ; les tissus ou autres matériaux biodégradables. Il a eu à demander alors aux producteurs d’emballages biodégradables de tout mettre en œuvre pour répondre à la demande. Des mesures incitatives ont même été édictées pour encourager ces derniers à produire les emballages biodégradables.
Au-delà de ces saisies et des nombreuses actions menées dans le but de sensibiliser les consommateurs ainsi que les vendeurs sur leurs méfaits, et si la hausse de prix de ces emballages non biodégradables serait la solution à la fin de l’utilisation de ceux-ci et la fin de la pollution de l’environnement !
Ariane Makamte