Le confinement imposé pour la lutte contre le Covid-19 n’a pas que fait des malheurs. Il a permis de susciter le génie de certains jeunes comme Ibrahima Madi, qui, grâce à leurs idées, ont transformé cette période en une passion, pour enfin, une activité génératrice de revenue.
Les restrictions imposées par les pouvoirs publics et les institutions de lutte contre le covid-19 en 2020 au Cameroun n’ont pas que fait de mal. Dans divers secteurs d’activités, des idées novatrices ont vu le jour. Celles-ci ont été aujourd’hui transformées en option de lutte contre la pollution plastique. C’est le cas de Ibrahima Madi, étudiant Master en Biologie Clinique au département des Sciences Biomédicales de l’Université de Ngaoundéré. Alors étudiant à Douala pendant le covid-19, le jeune homme aujourd’hui âgé de 26 ans a eu l’ingénieuse idée de développer les sacs de voyages à partir des sacs plastiques d’engrais, de farine et de sucre. « Au début c’était juste une occupation durant la période de confinement. Mais aujourd’hui, je produis en moyenne 50 sacs des différentes tailles par semaine» explique-t-il.
Les matières premières, c’est-à-dire les sacs en plastiques, il se les procure auprès des boutiquiers au marché central de Douala et autres lieux du moment où il habitait encore à Douala. Selon lui, il passe la commande, dès que l’argent est déposé dans le compte du vendeur, la marchandise est livrée dans les heures qui suivent. « Les matières premières se vendent au marché central à Douala. En cas de besoin, je contacte les vendeurs et on m’expédie la matière première une fois le dépôt effectué », ajoute-t-il. Aujourd’hui installé à Ngaoundéré pour la suite de ses études, il compte bien continuer avec cette activité, car c’est cette dernière qui lui permet de payer ses pensions. « Oui mon revenu me permet de vivre car c’est de ça que je paye mes études, et autres dépenses quotidiennes ». Et de projeter, « Mon ambition c’est de répandre mes produits dans les autres villes et agrandir la production ».
Pollution plastique
Pour permettre une utilisation en toute saison, il a incorporé du plastique imperméable. Ce qui rend ces sacs plus pratique. Même en temps de pluie, les effets du voyageur sont à l’abri. Contacté via messagerie WhatsApp, le délégué régional de l’environnement, de la protection de la nature et du développement durable de l’Adamaoua, Saïdou Sidiki, salue l’initiative et qualifie de comportement écologique. « C’est top. Si tout le monde s’engageait à faire pareil, la pollution plastique serait réduite et les terres se trouveraient préservées (ndlr). Originaire de Figuil, dans le département du Mayo-Louti, région du Nord, Ibrahima Madi, compte à côté de l’école, continuer avec cette activité qui lui permet d’être autonome et de contribuer à la préservation de l’environnement.
Jean Besane Mangam