Écosystèmes Forêts

Exploitation de ressources foncières : Le parc national de la Bénoué obtient un score de corruption de 6,32/10

Ce qui d’après l’Evaluation de la perception des acteurs sur l’impact et l’intensité, signifie que  les transactions foncières et sur les ressources naturelles autour de ce parc sont « moyennement » entachées de corruption.

L’Evaluation de la perception des acteurs sur l’impact et l’intensité (EIPC) de la corruption dans les transactions foncières et sur les ressources naturelles autour du Parc national de la Bénoué (PNB) au Cameroun obtient un score de 6,32/10. Cette note de perception rendu public le mois dernier  indique que les transactions foncières et sur les ressources naturelles autour du PNB sont « moyennement » entachées de corruption. Ce qu’il faut également comprendre de l’EIPC de la corruption dans les transactions foncières et sur les ressources naturelles autour du PNB qui  a été réalisée dans le cadre du projet Ecosystème du Nord Cameroun (EcoNorCam), financé par l’Union Européenne et mise en œuvre en partenariat avec Wildlife Conservation Society et le Centre pour l’Environnement et le développement, c’est que la corruption a des conséquences importantes sur la promotion de la légalité dans la gestion des ressources foncières et naturelles de la zone dans laquelle les pouvoirs publics se sont engagés.

En effet, d’après l’organisation Foder (Forêt et de développement rural),  les pratiques illégales et non durables telles que le pâturage dans les zones interdites, l’orpaillage clandestin, la pêche et la pratique de l’agriculture dans les zones interdites, le braconnage, l’exploitation illégale des produits forestiers, etc. y sont favorisées par la corruption. « Toutes ces pratiques ont un impact écologique et financier important pour l’Etat dans la mesure où elle détruit les paysages de la zone et prive l’Etat des opportunités de mobilisation des revenus nécessaires au financement des efforts de conservation et de développement de la zone », explique Christelle Kouetcha, Foder. En effet,  il est indiqué dans cette note que la corruption a des conséquences financières et écologiques importantes pour l’Etat. «  Au-delà de limiter les possibilités de lever les fonds à l’Etat sous formes d’impôts et de taxes diverses (au moins de 100 millions de Fcfa par an) la corruption a un impact écologique très important du fait de ses conséquences négatives sur le couvert végétal, la biodiversité faunique et floristique du PNB et des zones de conservations y attenantes ainsi que les fonctions et services éco-systémiques procurés par le PNB », peut-on y lire.

 Les acteurs questionnés dans le cadre de l’EPIC ont globalement considéré que les efforts du Gouvernement pour endiguer le phénomène de corruption dans les transactions foncières et de ressources naturelles autour du PNB sont insuffisants. 82% d’entre eux ont estimé que ces efforts sont inefficaces ou peu efficaces. Seuls 7,5% des acteurs interrogés pensent que les efforts de lutte contre la corruption du Gouvernement sont efficaces et 0,75% pensent qu’ils sont très efficaces. Parmi les acteurs de l’administration (agents de l’Etat), interrogés seuls 16% pensent que l’action du Gouvernement en matière de lutte contre la corruption est efficace. La tendance générale qui ressort de l’EPIC indique que la volonté des autorités à lutter contre la corruption est faible (38,75%)

Recommandations

Dans cette note de perception, l’organisation Foder propose des pistes pour le nécessaire assainissement des pratiques afin d’améliorer la légalité dans l’exploitation des ressources foncières et naturelles de la zone du PNB. D’après cette organisation, des actions concrètes doivent être menées de manière progressive et soutenue. Ces actions doivent aller dans le sens de la réduction des  opportunités de corruption dans la gouvernance du PNB et de sa zone périphérique ; le renforcement des capacités des acteurs du PNB et de sa zone périphérique en matière de lutte contre la corruption ; la réduction de la vulnérabilité des acteurs du PNB œuvrant pour le respect de la légalité ;  la valorisation des acteurs positifs du PNB et de sa zone périphérique et la réduction de  l’impunité des acteurs négatifs dans la zone du PNB.

En outre, Foder reste convaincue que la situation peut être améliorée si des mesures correctives sont implémentées avec le concours de l’ensemble des parties prenantes de la zone à savoir les communautés, les sectoriels, les communes, les organisations locales et internationales, les PTF (en l’occurrence les partenaires de la coopération bilatérale), les autorités traditionnelles voire les médias. L’une des premières actions pour l’amélioration de la situation est l’élaboration d’une Feuille de route arrimée sur la Stratégie nationale de lutte contre la Corruption (Snlcc) et sur la Stratégie d’accompagnement au changement (SAC) du projet EcoNorCam. Cette feuille de route comporte des actions de prévention, d’éducation, d’incitation, de conditions et de sanctions. Elle doit être implémentée sur quatre  mois, indiquent les experts de Foder.

Ghislaine DEUDJUI

Vous pourriez également aimer

Biodiversité Écosystèmes

Je déclare la nature non coupable !

L’idiot pourrait également réaliser que la nature est muette. Qu’elle parle un langage bien différent du nôtre. Qu’elle ne réfléchit
Écosystèmes Mines

Marée noire au Brésil : Les autorités tiennent le «fauteur»

Il a fallu attendre plus de 60 jours, pour identifier l’origine de cette marée noire qui a souillé plus de