Les 6 Etats de CEMAC avaient proclamés à haute et intelligible voix en Octobre 2017 au sortir du sommet des Chefs d’Etats de la CEMAC tenu à N’Djamena au Tchad la libre circulation des personnes et des biens. Une nouvelle qui avait alors réjouit les citoyens de la communauté économique des Etats de l’Afrique centrale. Seulement 3 ans après, si on peut se satisfaire de la suppression des visas pour aller d’un Etat à l’autre, force est de constater que les barrières frontalières terrestres et les rackets sur les différents corridors de la CEMAC se sont multipliés au grand mépris des textes et lois en vigueur sur la libre circulation en zone CEMAC. C’est dans ce contexte que s’est tenu le 10 août 2020 sur la présidence du ministre Camerounais du plan et de l’aménagement du territoire Alamine Ousmane Mey une rencontre par visioconférence des ministres de l’union économique de l’Afrique centrale (UEAC) à l’ordre du jour, l’impact de la crise sanitaire liée à la Covid-19 sur les économies et la question de l’application de la libre circulation des personnes dans la sous-région.
Dure-dure de voyagé d’un pays à l’autre et par voie terrestre dans la sous-région Afrique centrale, les difficultés routières sont communes qu’on soit au Cameroun, au Gabon, au Tchad, au Congo, en Guinée Equatorial, ou en Centrafrique. « Je reviens de Yaoundé et pour arriver ici à Libreville j’ai dû traverser une vingtaine de contrôle au niveau du Cameroun et une fois à la Frontière du côté d’Eboro j’ai encore payé pour entrer sur le territoire gabonais et pour arriver sur Libreville j’ai également payé une trentaine de contrôle sur la route ce qui fait un total de 50 contrôles pourtant je suis citoyen de la CEMAC mais aucun policier ni gendarme de ces différents pays n’a accepter comprendre cela, j’ai mon passeport à jour vraiment la libre circulation jusqu’à ce jour n’est qu’un bluff des politiques.» A déploré un voyageur citoyen de la CEMAC idem pour cet autre voyageur qui a fait le trajet de Bata en Guinée Equatorial pour Douala au Cameroun « il est inutile de parler de la libre-circulation en zone CEMAC je suis Congolais de Brazzaville, je suis sidéré au vue de la floraison des postes de contrôles et de rackets sur le corridor Bata-Douala, c’est exécrable, nos Chefs d’Etats doivent taper du poing sur la table c’est trop. » s’est alarmer cet autre citoyen de la CEMAC. C’est sans doute dans cette optique que le conseil des ministres de l’union économique de l’Afrique centrale (UEAC) a au cours de cette réunion invité les autorités de la CEMAC à lever en vue d’une meilleure effectivité de la libre circulation des personnes au sein de la communauté les barrières frontalières et de supprimer sans délais les différents postes de contrôles et de rackets sur les routes.
Il est faut relever que après plusieurs années de discussion et d’atermoiement, c’est finalement en 2017 que les chefs d’Etats de l’Afrique centrale ont officiellement entériné l’entrée en vigueur de la libre circulation des personnes en zone CEMAC. Pourtant approuver le 25 juin 2013 par les 6 Chefs d’Etats lors de la conférence des Chefs d’Etats de la CEMAC à Libreville au Gabon et présidé par le Chef de l’Etat Gabonais Ali Bongo Ondimba président en exercice de la CEMAC à cette époque.
Sur le plan économique, les entraves à la libre circulation des biens et des personnes impacte fortement le développement économique et douanière « je suis commerçant de denrées alimentaires et aujourd’hui je ne peux pas compter les dépenses que je fais sur la route lorsque je pars de Douala pour Brazzaville ou Libreville voit Bata avec ma marchandise car à chaque contrôle je dois payer et vue les tracasserie policière et douanière parfois on arrive avec des vivres déjà avariés et on est obligé de jeter et ça fait des pertes tant pour nous que pour le consommateur. Je ne suis pas le seul dans cette situation, parfois quand tu as la chance d’arriver avec ta marchandise tu es obligé de vendre plus chers pour amortir les dépenses et rackets de la route puisque à l’aller comme au retour tu vas toujours payer à différents postes de contrôle. Nous sommes habituer nos Chefs d’Etats ne font rien pour stopper le phénomène et c’est le consommateur qui en souffre.» s’est alarmer ce commerçant de la CEMAC.
Au terme des travaux, « à l’adresse des six Etats membres de la CEMAC, le conseil des ministres de l’UEAC a demandé que toutes les entraves soient levées sur les corridors régionaux » rapporte le communiqué ayant sanctionné les travaux. La commission de la CEMAC a également été invitée à approfondir la réflexion en vue de l’application effective et stricte de la libre circulation des personnes dans la zone CEMAC.
Saint clair KENGUE