Pour cause, la forte pluie qui s’est battue dans la capitale ces derniers jours
Les habitants de la ville de Yaoundé, se sont réveillés, les pieds dans l’eau, le mardi 25 avril 2023. C’était à la suite d’une pluie torrentielle qui s’est abattue dans la ville. Encore frais dans toutes les mémoires, les images spectaculaires du déferlement du flot d’eau de pluie survenu dans l’arrondissement de Yaoundé III, jour du lancement des épreuves physiques et sportives, pour le compte des examens de l’Office du baccalauréat du Cameroun (OCB). Beaucoup de personnes le diront, le Cameroun, comme de nombreux autres pays à travers le monde, n’échappe plus aux phénomènes des changements climatiques. Donc, les inondations ne sont pas une spécificité camerounaise, comme on peut le constater à travers le monde ces derniers mois. Selon l’économiste Jun Erik Rentschler, le degré d’exposition au risque d’inondation dans le monde est élevé. Selon l’économiste, quelque 2,2 milliards de personnes, soit 29 % de la population mondiale, vivent dans des zones exposées à une crue centennale. La probabilité d’un tel événement est de 1 % sur un an, de 10 % sur dix ans ou de 50 % sur une vie (68 ans).
Pour lui contraire à l’Afrique, l’exemple des Pays-Bas, où la population vit en grande partie dans des zones exposées, nous montre que des investissements à grande échelle dans les infrastructures de protection permettent d’atténuer les risques. De même, les populations exposées au Canada ou au Japon sont plus susceptibles d’avoir accès à des systèmes publics de soutien rapide à la suite d’une catastrophe que les populations du Cameroun, du Malawi ou du Bangladesh. La prévention et la capacité de relèvement doivent ainsi être renforcées d’urgence dans les zones sensibles, là où la pauvreté et l’exposition aux inondations coïncident. Dans la ville de Yaoundé, ils sont nombreux ces lycées et collèges qui se retrouvent souvent confrontés aux inondations dans leurs campus scolaires. En cette veille des examens officiels et au vue des fortes précipitations annoncées, il est intéressant de savoir comment les responsables de ces établissements feront pour préserver non seulement leurs élèves mais aussi l’ensemble de leurs personnels, des eaux pendant le déroulement des examens physiques et sportives.
Zone marécageuse
Le quartier Obobogo rails, est sur une zone marécageuse. En saison pluvieuse, l’accès est impraticable, car il y a inondation tout le temps. Le sol marécageux sur lequel sont construites les maisons dans ce quartier préoccupe. Cependant, quelques squatteurs se disputent son site boueux et ses bâtiments insalubres et vétustes. Suffisant pour interpeller les autorités de la ville à prendre des mesures réactives après la catastrophe pluviométrique, et préventives pour parer à de nouvelles surprises de la nature. « A Obobogo, nous vivons en permanence avec la peur au vendre. Dans ce quartier de l’arrondissement de Yaoundé III, les populations sont sinistrées par des inondations à chaque saison des pluies. Même si l’on espère des actions de la mairie, l’incivisme de la population n’allège en rien le travail des institutions », se plaint Nicodème habitant du quartier Obobogo. Le même constat est observable à Biyem-Assi-lac. Depuis plusieurs années, ce quartier est le théâtre d’inondations à nulle autre pareil. Sur les murs des habitations les traces sont visibles. Personne n’échappe à l’assaut des eaux qui causent de multiples dégâts, une fois la pluie tombée.
De manière précise, la forte urbanisation entraine des constructions anarchiques sur les passages d’eaux, et l’espace y est fortement humanisé de telle sorte que les capacités de rétention et d’infiltration d’eaux des sols se trouvent affaiblies. La zone de Tam-tam Week-end étant fortement marécageuse, les épisodes orageux poussent les habitants à recourir à des solutions insoupçonnables : « la famille qui habite cette maison à côté de la nôtre fait des déménagements saisonniers à chaque fois. Dès que les pluies se pointent ; ils vont tous vivre ailleurs, je ne sais où. Ici nous avons dû élever encore cette sorte de mur de rétention qui empêche l’eau d’entrer en grande quantité dans notre cours », nous explique un riverain sous anonymat. « Vous voyez qu’il y a des petits chantiers partout.
Populations exposées
Les inondations comptent parmi les catastrophes naturelles les plus fréquentes et graves. Elles bouleversent le quotidien des populations et leurs moyens de subsistance, et causent des dégâts et des souffrances immenses, en particulier dans les pays à faible revenu où les réseaux d’évacuation des eaux et les dispositifs de protection, notamment, ont tendance à être moins développés. Tous les pays sont confrontés aux risques d’inondation, quel que soit leur niveau de développement, mais la vaste majorité des populations exposées (89 %) réside dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. En outre, même des épisodes circonscrits mais fréquents peuvent saper des années de progrès en matière de réduction de la pauvreté et de développement, au même titre que des catastrophes majeures et plus rares.
Elvis Serge NSAA