Changements climatiques

La Niña : Un phénomène climatique qui refroidit le Cameroun

L’Observatoire national sur les changements climatiques L’ONACC indique que depuis sensiblement le mois de juin, se développe au niveau de l’océan Pacifique un phénomène climatique particulier appelé la Nina, qui se traduit par le refroidissement des eaux de surface au niveau du Pacifique. Il s’agit d’un refroidissement d’une partie des eaux de l’Océan Pacifique dont la mise en place est prévue entre juillet et septembre.

 

Selon les scénarios climatiques résumés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les températures mondiales moyennes devraient grimper de 1,4 à 5,8 °C au cours du présent siècle. Comme le Cameroun est l’Afrique en miniature, le réchauffement y sera probablement plus varié, en fonction des zones agro écologiques. Le climat fait une crise mine dans la partie méridionale du Cameroun depuis le début du mois de juillet. Dans la ville de Yaoundé, par exemple, les populations sont depuis quelques jours obligées de composer avec des températures hautes et basses en même temps.

Pour les experts en climatologie, cette météo qui caractérise la zone forestière pluviométrique bimodale est assez particulière. Dr René Ramses Meyong, climatologue à l’Observatoire national sur les changements climatiques (ONACC). « Depuis le mois de juin, nous sommes supposés être dans la petite saison sèche, dans cette partie du pays. » « Nous vivons une manifestation des changements climatiques dans notre pays », explique l’expert.

Dans ces prévisions et alertes climatiques, L’ONACC donne des explications à cette forte variation de températures. « C’est depuis sensiblement le mois de juin que se développe au niveau du Pacifique équatoriale, l’océan Pacifique, un phénomène climatique particulier appelé la Nina, qui se traduit par le refroidissement des eaux de surface au niveau du Pacifique », ajoute-t-il. La Niña est l’homologue froid d’El Niño, il s’agit d’un refroidissement d’une partie des eaux de l’océan Pacifique dont la mise en place est prévue entre juillet et septembre.

Le climat mondial est régulé par les flux atmosphériques, mais surtout par les courants océaniques et leur température. En raison de leur superficie sur notre planète, les océans jouent un rôle prépondérant dans la machine climatique, en particulier dans la zone intertropicale, où se jouent de multiples variations cycliques. Ces cycles, appelés « ENSO » (acronyme pour El Nino et oscillation australe) alternent entre des anomalies chaudes (El Nino), froides (La Nina) ou neutres.

Selon la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), les eaux de surface océaniques continueront de se refroidir sur les 3 prochains mois dans le Pacifique équatorial. Cette situation confirme le prolongement de l’épisode La Niña au cours des trois prochains mois. Mais pour le moment, cette anomalie froide reste faible (conditions neutres de l’ENSO/El Nino Southern Oscillation). Selon la NOAA, pendant cette période, dans le bassin Atlantique tropical, une anomalie chaude de la température de surface océanique sera observée.

La Niña est un phénomène océanique qui se déroule au niveau de l’océan Pacifique équatoriale. Il est dû à un renforcement des alizés qui provoque une accumulation des eaux sur la côte de l’Asie. Cette accumulation des eaux provoque ensuite une remontée des eaux froides des profondeurs vers la surface dans la partie centrale de l’océan Pacifique, ainsi que sur la côte de l’Amérique Latine. Cette remontée des eaux froides des profondeurs vers la surface apporte des conditions propices au développement de la faune aquatique et est à cet effet propice à la pêche dans l’océan Pacifique. Le refroidissement de la surface de l’océan Pacifique dans cette zone a des conséquences sur la circulation globale de l’atmosphère ainsi que sur le climat planétaire.

Les épisodes La Nina exercent une influence significative sur le climat dans la zone du Golfe de Guinée. Les études réalisées par l’ONACC sur la période comprise entre 1950 et 2015 indiquent qu’au Cameroun, les années à épisode La Niña s’accompagnent de : Zone Soudano-Sahélienne : une extrême rareté des précipitations dans les régions de l’Extrême-Nord et du Nord ; Zone des Hautes Savanes Guinéennes : de très faibles quantités de précipitations dans la région de l’Adamaoua, avec un volume moyen qui varie entre 2 et 8 mm de pluies ; Zone forestière à pluviométrie bimodale : un déficit pluviométrique global, soit de 65,15 % dans la région du Centre ; 62, 5 % dans la région de l’Est et 67,85 % dans la région du Sud. Par ailleurs, le déficit du nombre de jours de pluies atteint 53 % dans les régions du Centre et de l’Est et 55,3 % dans la région du Sud ; Zone des Hauts Plateaux : un déficit pluviométrique de 59,26 % dans la région de l’Ouest et de 58,25 % dans la région du Nord-Ouest ; zone forestière à pluviométrie bimodale : un déficit pluviométrique de 62,96 % dans la région du Sud-Ouest et de 55,55 % dans la région du Littoral.

Le déficit pluviométrique observé pendant cette période s’accompagne d’importants risques et impacts sur les secteurs socio-économiques à forte dépendance des conditions climatiques, notamment les secteurs tels que l’agriculture, l’élevage, l’eau et l’énergie, l’environnement, le tourisme, etc. Nous vivons inéluctablement les effets des changements climatiques, des signes aussi interpellateurs pour une prise de conscience collective vis-à-vis de la préservation de notre biodiversité.

Elvis Serge NSAA et Frieda NGO YEM Stg

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