Après plusieurs années de négociations, le Cameroun vient de signer un accord historique avec la société australienne Canyon Resources pour l’exploitation du gisement de bauxite de Minim Martap. Cette découverte pourrait révolutionner le secteur minier camerounais et renforcer l’économie du pays.
Une nouvelle ère s’ouvre pour le secteur minier camerounais. Le 30 juillet dernier, le gouvernement camerounais, représenté par le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, Fuh Calistus Gentry, a signé un accord minier avec la société australienne Camalco, filiale de Canyon Resources. Cet accord marque le début de l’exploitation du gisement de bauxite de Minim Martap, situé dans la région de l’Adamaoua.
Avec des réserves estimées à près de 2 milliards de tonnes, le gisement de Minim Martap est considéré comme l’un des plus importants au monde en termes de quantité et de qualité. Cette richesse minière représente une opportunité unique pour le Cameroun de diversifier son économie et de renforcer sa position sur la scène internationale.
Selon les estimations de Canyon Resources, l’exploitation de ce gisement devrait générer des milliers d’emplois directs et indirects, stimuler les investissements et contribuer à l’amélioration des infrastructures dans la région.
L’État camerounais bénéficiera de plusieurs avantages financiers grâce à cet accord. Il percevra notamment : 10% des parts gratuites de l’entreprise, une taxe ad valorem de 3% de la valeur marchande, un partage de production de 5% du produit marchand, un fonds de développement du secteur minier de 1% du chiffre d’affaires hors taxe et un compte spécial de développement des capacités de 1% du chiffre d’affaires hors taxe. L’on évoque également , des droits de concession domaniale. Et une taxe à l’exportation de 2%.
En outre, l’État exigera l’ouverture du capital de la société de projet à hauteur de 10% aux nationaux.
Ce projet s’inscrit dans le cadre d’une stratégie gouvernementale visant à développer les secteurs porteurs de l’économie, tels que l’énergie, les transports, les mines, l’industrie et les infrastructures. L’exploitation de la bauxite devrait ainsi contribuer à renforcer l’autonomie énergétique du Cameroun et à favoriser l’industrialisation du pays.
La signature de cette convention marque une étape importante, mais le chemin est encore long avant le démarrage effectif de l’exploitation. Il reste à obtenir le permis d’exploitation, à mobiliser les financements nécessaires et à mettre en place les infrastructures adéquates.
Si ce projet est porteur d’espoir, il soulève également des enjeux environnementaux et sociaux. Il sera essentiel de mettre en œuvre des mesures strictes pour limiter l’impact de l’exploitation minière sur l’environnement et les populations locales. La société minière s’est engagée à respecter les normes environnementales internationales et à favoriser le développement durable de la région.
L’exploitation du gisement de bauxite de Minim Martap représente une opportunité historique pour le Cameroun. Ce projet pourrait transformer l’économie du pays et améliorer le niveau de vie des populations locales. Cependant, il est essentiel de veiller à ce que les bénéfices de cette exploitation soient équitablement répartis et que les impacts environnementaux soient maîtrisés.
Mireille Siapje
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