Pour protéger leurs récoltes contre les insectes nuisibles, les seigneurs de terre font recours à l’usage des pesticides. Toutefois, leurs manipulations posent un réel problème environnemental, et même de santé chez les consommateurs.
L’utilisation des pesticides n’épargne aucun pays du monde, et la Cemac veut mettre un terme à la commercialisation de ces substances chimiques dangereuses pour la santé. Cette question a été au centre de la réunion du comité inter-État des pesticides de l’Afrique centrale (CPAC) en 2017. Pour cela, le vide législatif sous régionale sur l’utilisation des pesticides et la porosité des frontières entraînent la prolifération des produits chimiques dangereux. C’est pour remédier à ce genre de situation que les États de la zone Cemac ont mis sur pieds le comité inter-État des pesticides de l’Afrique centrale (Cpac). Il est question pour ce comité, de soutenir la production agricole des pays. L’absence d’un système commun d’homologation facilite l’entrée des produits chimiques souvent très toxiques, pouvant constituer une menace permanente pour l’environnement et toutes les formes de vie. Ces travaux selon les experts étaient d’harmoniser les stratégies de lutte contre l’utilisation anarchiques des pesticides pour préserver la santé des consommateurs, contribuer à la compétitivité des produits agricoles de la sous-région au marché international et de lutter efficacement contre les produits chimiques. Risques des pesticides sur l’environnement Etant donné qu’ils sont utilisés à des fins de traitement contre les espèces organiques et vivantes. Ils peuvent avoir de lourdes conséquences environnementales. Concernant les herbicides, ceux-ci participent grandement à l’érosion et à l’infertilité des sols. Ils polluent de surcroît l’atmosphère et certaines réserves d’eaux. Beaucoup d’entre eux perturbent également la couche d’ozone, nuisent à l’écosystème notamment en contaminant et tuant des acteurs de la chaîne alimentaire. À titre d’exemple, Grenpeace a dénoncé la disparition progressive des abeilles mellifères qui venaient s’alimenter auprès des plantes traités aux pesticides. De même les oiseaux ont diminué de près de 50% en trente ans. En effet, ces derniers ont été contaminés des graines enrobés du produit. Aussi bien que les produits chimiques continueront à être utilisés par les seigneurs de terre, il n’en demeure pas moins que ceux-ci contribueront à réduire leur espérance de vie. Du moins, tant que des mesures fortes ne seront pas prises pour mettre hors d’état nuire l’usage de ces pesticides chimiques dangereux. Un champ victime de l’usage des pesticides.
Qu’est- ce qu’un pesticide ? Un pesticide est un intrant agricole qui a pour objectif de lutter contre les pestes, c’est-il dire, les insectes et autres qui attaquent la plante et réduisent donc sa productivité. Selon vous qu’est-ce qui justifie l’utilisation abusive des pesticides ? Dans cette utilisation des pesticides, il y a des abus et ces abus peuvent provenir premièrement d’un manque d’éducation des utilisateurs de ces produits. C’est certainement le facteur principal. Très souvent c’est également dû à la volonté de l’agriculteur d’en finir avec le problème qui se pose dans son champ ou dans sa production. Quelles sont les conséquences des pesticides sur la santé humaine ? Les pesticides sont des produits qui agissent très souvent des réactions métaboliques de l’organisme qu’on veut détruire. Or, il se trouve que ses mêmes mécanismes se trouvent aussi dans l’organisme humain. Donc, lorsqu’on les utilise sans respecter les guides, on peut se trouver dans les situations où le produit est absorbé par l’organisme humain. Ce produit peut même s’accumuler et interférer dans le fonctionnement normal de l’organisme. Quel est l’impact de l’utilisation des pesticides sur la qualité les aliments ? Evidemment, parce qu’il se trouve que les résidus de pesticides peuvent se retrouver accumulés dans les parties comestibles et donc du fait de cette accumulation les traitements culinaires ou les traitements technologiques préalables à la consommation de ces aliments ne permettent toujours pas leur élimination totale .En conséquence, on les ingère lorsqu’on consomme ces aliments. Il se produit ensuite dans l’organisme des effets nocifs. Ya t- il des mesures qui ont été prises pour limiter l’utilisation des pesticides auprès des agriculteurs ? Dans la politique du gouvernement et particulièrement du ministère de l’agriculture, également le ministère des pêches de l’industrie animal, il y a des mesures politiques pour protéger le consommateur. Ces mesures sont très souvent édictées sous forme de bonnes pratiques à respecter. Que ce soit les bonnes pratiques de pêche, que ce soit des bonnes pratiques agricoles, alors ces mesures sont édictées afin que l’on n’ait peu d’accumulation des substances toxiques dans le produit final. Il y a également des systèmes en fait, d’inspection de l’utilisation des produits phytosanitaires et là se sont des règlementations qui existent et au niveau de la mise oeuvre peut-être la bas, on peut questionner le niveau d’efficacité de ces mesures sur le terrain compte tenu de l’existence de plusieurs contraintes liées à l’insuffisance des ressources financières et mêmes des ressources humaines dans la mise en oeuvre de ces stratégies. Sinon les stratégies existent mais tout dépend maintenant du dimensionnement de leurs mises en oeuvre. Quel est l’impact de l’utilisation des pesticides sur l’environnement ? Les pesticides ont un effet automatiquement négatif sur l’environnement. L’environnement ici attendu comme les autres plantes auxquelles ces pesticides n’étaient destinés. Mais également les animaux et les micro-organismes. Lorsqu’on sait que les micro-organismes interviennent particulièrement dans la productivité des plantes et qu’on sait que l’utilisation anarchique des pesticides peut avoir un impact non seulement sur la diversité de ces micro-organismes mais également sur leur dynamique. Alors on peut comprendre que les pesticides peuvent avoir un impact négatif sur l’environnement. Et puis lorsque les bonnes pratiques agricoles ne sont pas appliquées, on va les retrouver dans les cours d’eau, on va les retrouver dans la chaîne alimentaire et cela pose un sérieux problème dans la mesure où la qualité des produits s’en retrouve véritablement diminuée. Pensez –vous qu’on pourrait parvenir à une l’agriculture saine pour l’Homme sans utilisation des pesticides ? Le concept d’agriculture biologique, est de plus en plus mis en exergue et encourager dans le contexte même du commerce international. On vous parlera de la qualité bio de tel fruit de la qualité bio tel légume. Cela signifie tout seulement qu’il y a des technologies agricoles de production de produits alimentaires en utilisant très peu d’intrants chimiques. Et là on l’exploite justement les propriétés de l’environnement, l’environnement étant l’ensemble. Je veux prendre le cas des champignons microlisiens qui connus comme étant des fertilisant notamment dans la production des légumineuses. Lorsqu’on fabrique des engrais à base de ces autres êtres vivants, la plante se trouve dans les conditions qui permettent une production; non seulement des produits sont de grande qualité au niveau de leur composition, mais également la productivité par unité. Lorsqu’il faille aller à l’échelle industrielle à l’heure actuelle, on peut véritablement questionner cette technologie. Je pense pour la production de masse, on aura encore à utiliser ses autres intrants façon organisée afin de pouvoir résoudre le problème de la sécurité des aliments. Dans l’alimentation il y a ces deux aspects non seulement l’aspect disponibilité, il faut déjà que ce soit disponible, que les aliments soient disponibles et également l’aspect sûreté qui porte maintenant sur la qualité microbiologique et l’absence des résidus des pesticides et autres et ne doit pas négliger l’une des dimensions. Pourquoi la sensibilisation autour de cette question n’est accrue dans notre pays ? Au niveau de la communication autour de l’utilisation des pesticides, je dois dire qu’il y a en fait deux créneaux. On a le créneau du vulgarisateur agricole qui est un agent qui avait été conçu pour être un agent du ministère de l’agriculture qui encadre les paysans et l’agriculteur dans l’utilisation de ces produits phytosanitaires. Donc, ce cadre existe. Mais, on peut quand même constater que dans les périodes de crise, il ya eu une sorte de dépression de cette fonction. Mais ces derniers temps, il y a de plus en plus une forte demande de ces d’agents vulgarisateurs sur le terrain. Nous savons qu’il ya de plus en plus une forte demande d’agent vulgarisateur. Ceci c’est au niveau des producteurs, des consommateurs, parfois les producteurs ne respectent pas les consignes qu’on donne et véhiculent parfois des informations fausses où ils disent que lorsque le consommateur voit par exemple les tâches de produit sur la tomate ou autre fruits qu’on a récolté, il est parfois rassuré parce que ça été traité et qu’il n’y a pas de maladies. Ces fausses informations qui sont ainsi véhiculées, ne permettent pas qu’on ait une limitation de l’ingestion de ces produits dangereux. Il faudrait seulement dans le cadre général de la sécurité sanitaire des aliments mettre en oeuvres les mécanismes prévus. Au niveau l’Anor qui est cet organisme qui est chargé d’homologuer, de fixer et d’établir les normes, il y a des comités qui siègent sur ces questions et qui établissent des normes qui pour arriver à l’application doivent suivre processus où il ya même la consultation du public. Les experts de l’Anor sont sensibilisés à ces questions. Maintenant, les associations des consommateurs pourraient du point de vue de la communication s’organiser d’avantage pour lever des moyens nécessaires pour mener des campagnes de sensibilisation et je crois que ces stratégies basées sur la santé du consommateur peuvent être écoutées par ces consommateurs qui peuvent financer un certain nombre de chose. Je voudrais également dire que les journalistes sont au front de ce combat et je me réjouis qu’il y a des journaux spécialisés, qui naissent, qui démontrant qu’il y a une jeunesse communicationnelle qui est prête à faire des plaidoyers liés à ces problèmes provenant des pratiques agricoles. Interview réalisée par Jean CALVIN A. NDIOMO