De plus en plus d’arbres sont abattus sous le regard impuissant des habitants. Une habitude que les populations décrient.
« Lorsqu’on arrivait ici au début des années 2000, il faisait tellement froid alors que de nos jours, la chaleur nous traumatise au point où on a du mal à accepter qu’on est à Ngaoundéré ». Ce sont là les plaintes d’un habitant de Ngaoundéré. Youssoupha qui a foulé le sol de Ngaoundéré en début des années 2000, se trouve aujourd’hui au bout de sa peine, celle de voir les arbres abattus à tout bout de champs dans la ville de Ngaoundéré. Difficile de faire un pas sans voir un arbre déraciné pour diverses raisons sans pour autant penser à en planter d’autres. L’axe qui va du carrefour grand marché à l’hôpital régional, est réputé pour des activités de déracinement d’arbres. Le couvert végétal de la ville de Ngaoundéré cède peu à peu la place à la désertification.
Les populations de la ville crient au scandale. « Nous sommes dépassés par cette chaleur qui nous menace tous les jours alors que la ville était connue pour son climat glacial et agréable à vivre. Comment comprendre que les gens abattent les arbres sous la barbe des autorités ? », s’offusque Ndongo, habitant de Ngaoundéré.
Les environnementalistes de leur côté évoquent l’irresponsabilité des uns et des autres qui semblent ne pas mesurer les conséquences de leurs actes sur la vie des populations. « Une vie sans arbres est impensable. Ces derniers permettent de produire un peu de vent et facilite la vie des populations », fait savoir Bello Bassokdou, environnementaliste. Ce dernier vient d’initier une action de reboisement dans les établissements scolaires de la ville de Ngaoundéré. A la délégation régionale de l’environnement, de la protection de la nature et du développement durable, Saïdou Sidiki vient de sillonner quelques quartiers de la ville à l’effet de sensibiliser les jeunes sur la nécessité de protéger l’environnement.
Climat glacial
« Nous avons pour mission de veiller au remplacement des arbres abattus. Tous ceux qui ont abattu les arbres sont invités à planter d’autres. Nous ne pouvons pas vivre sans couvert végétal adéquat », conseille le délégué régional du ministère de l’Environnement de la protection de la nature et du développement durable (MINEPDED). Au moment où Ngaoundéré devient petit à petit la ville des températures extrêmes, une mobilisation accrue des acteurs de la chaîne de protection environnementale est de mise. Ce qui permettra de redonner à la ville de Ngaoundéré son climat glacial jadis convoité par plus d’un.
Jean Besane Mangam