L’occupation anarchique de la voie publique demeure un problème sur l’étendue du territoire camerounais, et la région du soleil levant n’est pas en reste.
« Vous avez demandé un marché moderne, les autorités publiques vous l’ont accordé ; mais il reste désespérément vide… non non ça ne peut pas continuer ainsi, rejoignez ce cadre conventionnel conçu pour vos activités », a tancé Jean Marie Dimbele, Maire de la ville de Bertoua. C’était au cours d’une descente effectuée le lundi 27 mars 2023 au lieu-dit « dernier poteau » à Bertoua. Cette descente avait pour objectif de rappeler l’urgence de se conformer aux interpellations des autorités administratives et municipales. Ceci part de la réticence des commerçants à regagner les étals du nouveau marché moderne de Mokolo 2. Bâti sur une superficie globale de 1𝐡𝐚, sous financements AFD dans le cadre du projet C2D avec pour maître d’ouvrage la Mairie de la ville, pour un montant évalué à près de 600 millions de FCFA. Le marché moderne de Mokolo 2 est composé de plusieurs hangars, d’un bloc administratif, un bloc toilette.
Mais plusieurs boutiques attendent toujours d’être entièrement occupées par ceux qui ont jadis réclamé cette infrastructure. Pour l’heure, il est donc question pour les commerçants de cette partie de la ville de rejoindre ce marché flambant neuf et entièrement équipé, pour éviter d’être placé sous le joug de la répression au cours d’une prochaine descente. Car ayant plusieurs fois été appelés à rejoindre l’enceinte du marché moderne de Mokolo 2, via des correspondances de la Communauté urbaine qui se sont avérées infructueuses, l’heure est donc à la répression. Les équipes de la brigade de lutte contre le désordre urbain sur instructions du Maire de la ville veillent au grain.
Utilisation abusive
En rappel, l’article 230 du Code pénal portant sur les voies publiques prévoit à l’alinéa (1) : est puni d’un emprisonnement de un (01) mois à deux (02) ans, celui qui, sans autorisation régulière, met obstacle à l’usage d’une voie publique terrestre ou d’une voie d’eau navigable ou qui en rend l’usage difficile en déformant la chaussée ou en détournant le cours de ka voie d’eau sait par des constructions, soit par une utilisation abusive, soit par l’exploitation des terrains adjacents. Dans son alinéa (2), l’article dispose : est puni de la peine prévue à l’alinéa 1 ci-dessus, celui qui, étant chargé de l’entretien d’une voie publique ou d’un ouvrage s’y rapportant, s’en abstient.
Murielle Esson Ebangue