L’atelier de clôture du projet “supporting the implementation of Cameroon’s CITES National Ivory Action Plan and reducing the supply of ivory from Cameroo’s TRIDOM Region, through effective stockpile management” a marqué une étape importante dans la lutte contre le trafic d’ivoire au Cameroun.
Organisé par le comité interministériel chargé du suivi de la mise en œuvre du Plan d’Action National pour l’Ivoire du Cameroun (PANI), cet événement a permis de dresser le bilan des actions menées et de définir les orientations futures pour la protection des éléphants d’Afrique.
Si les statistiques présentées lors de l’atelier sont encourageantes, avec une diminution de 20% des saisies d’ivoire sur les deux dernières années et une gestion sécurisée des stocks d’ivoire saisis, la situation des éléphants d’Afrique au Cameroun reste préoccupante. Le braconnage et le commerce illégal d’ivoire continuent de faire des ravages, alimentés par la corruption, le manque de moyens et la porosité des frontières. La criminalité faunique, notamment le braconnage des éléphants, représente une menace majeure pour la biodiversité du Cameroun et son économie.
Le gouvernement camerounais, conscient de l’urgence de la situation, a réaffirmé son engagement à lutter contre le trafic d’ivoire et à protéger les éléphants d’Afrique. Le PANI, adopté en 2013, constitue un cadre d’action essentiel pour atteindre cet objectif.
Cependant, la mise en œuvre du PANI se heurte à de nombreux défis. Le manque de ressources financières est un obstacle majeur à l’efficacité des actions de lutte contre le braconnage. La corruption au sein des forces de l’ordre et de l’administration fragilise les efforts de répression. La sensibilisation des populations locales aux enjeux de la conservation de la faune sauvage reste insuffisante.
Un appel à la mobilisation nationale et internationale.
La lutte contre le trafic d’ivoire au Cameroun ne peut être menée uniquement par les autorités nationales. Elle nécessite une mobilisation nationale et internationale. Les organisations internationales, les ONG de conservation et les partenaires au développement ont un rôle crucial à jouer dans le soutien aux efforts du gouvernement camerounais. Au-delà des déclarations d’intention, il est urgent de passer à l’action. Le renforcement des capacités des agents de la faune, l’amélioration de la coordination entre les différents acteurs impliqués, l’accroissement des moyens financiers alloués à la lutte contre le braconnage et la sensibilisation des populations locales sont des actions concrètes qui doivent être menées de manière prioritaire.
Le Plan d’Action National pour l’Ivoire du Cameroun est un outil essentiel pour lutter contre le trafic d’ivoire et protéger les éléphants d’Afrique. Cependant, sa mise en œuvre effective nécessite une mobilisation nationale et internationale et la prise de mesures concrètes pour relever les défis persistants.
Mireille SIAPJE
