Le Projet Forêt-Environnement-Climat (ProFec) a démontré aux acteurs de la chaîne de la protection des forêts et de l’environnement le bien-fondé de la stratégie régionale bois-énergie devant préserver la gestion durable des ressources forestières. L’atelier s’est tenu le vendredi 25 juillet 2024 dans la ville de Garoua.
Selon les statistiques produites par la GIZ, plus de 95% de la population de la région du Nord utilisent le combustible ligneux comme à la fois source d’énergie domestique et comme source de revenu familial. Ce qui entraine comme conséquence l’abattage anarchique des arbres. Une action qui a des effets néfastes sur l’environnement et la biodiversité. C’est fort d’avoir fait ce constat que le programme Forêt Environnement Climat a pris les devants dans le but de faire des propositions de solutions pour mieux encadrer l’activité du bois-énergie.
La description de la problématique de l’abattage anarchique des arbres pour le bois-énergie mérite de l’attention
La réduction du couvert forestier a aussi de l’impact sur l’homme à travers les effets du changement climatique. Il était donc plus qu’urgent pour le ProFec de soumettre aux acteurs le bien-fondé de la stratégie régionale de modernisation de la chaine de valeur bois-énergie. Le but ici est celui est de sécuriser l’approvisionnement de la population et le soutien de la gestion durable des combustibles ligneux. La planification du projet est l’œuvre du consortium ECO-CONSULT. Il faut dire que la forte demande du bois pour les activités à caractère domestique et à but lucratif retient de plus en plus l’attention du Ministère des forêts et de la faune et du Ministère de l’environnement, de la protection de la nature et du développement durable. Les partenaires au développement ne sont pas aussi restés passifs. La situation devient plus alarmante avec la croissance de la population, ce qui va entrainer une forte demande du bois pour le chauffage. La stratégie régionale bois-énergie va donc contribuer à mettre en œuvre les nouveaux outils et mécanismes de bonne gestion pour assurer la durabilité des reliques forestières existantes. La stratégie régionale a fait l’objet d’une présentation approfondie en prenant en compte tout le potentiel de la région en matière de fourniture des arbres.
Les débats sont enrichis des thèmes édifiants
Les intervenants à l’atelier sont des experts qui ont participé à la conception du projet de la stratégie régionale. Les experts du ProFec ont expliqué aux participants le processus de collecte des données de la stratégie ; les experts du MINFOF et du MINPDED se sont appesantis sur l’étude des offres et demande du bois-énergie. Un bilan de cette étude est venu montrer en quoi la demande devenait de plus en plus forte par rapport à l’offre. Plus clairement les participants ont saisi l’occasion de comprendre les objectifs et les plans d’action 2024-2028 de la stratégie.
L’atelier s’est tenu dans un climat de partage et de discussions
Les participants sont venus des 4 coins de la région du Nord. Les échanges avec les experts ont permis de retenir des perspectives solides pour la protection de l’environnement mais aussi de la conservation du couvert forestier de la région. Ils repartent de là avec la conscience selon laquelle le couvert forestier est en danger mais aussi avec un issu de sauvetage pour dire que rien n’est encore perdu si des mesures sont prises. Et cela est contenu dans la stratégie régionale bois-énergie. Le document de la stratégie en soi a été validé par tous. Après cette avancée significative, la réussite de la stratégie va maintenant dépendre du rôle que les acteurs vont jouer sur le terrain.
Par Marcus DARE
Réaction
« Nous voulons inculquer aux acteurs une gestion durable inclusive et respectueuse du climat. »
La stratégie régionale bois-énergie repose sur le fait que la question bois-énergie, c’est essentiellement de gérer l’offre et la demande. On se demande est-ce que dans nos formations forestières ; Est-ce que dans tous les espaces où les populations sont supposées se ravitailler en bois les choses sont menées selon les règles de l’art. Les normes et les périodes de coupe sont-elles respectées ? On peut rapidement répondre par non car au premier exposé qui rappelait le processus de collecte des données, le problème du bois-énergie se pose avec acuité et au vu des résultats que les consultants ont présenté, il y’a un déficit. 15 000 tonnes des bois à combler chaque année dans les régions du Nord et de de l’Extrême –Nord, c’est quand même beaucoup. Si la population continue à être bien approvisionnée en bois, ça veut dire que le capital est productif. C’est pour cela que tous les acteurs devraient manifester leur gratitude en faveur le MINFOF car le Ministère a pensé signer une décision qui met en place la cellule régionale bois-énergie composée de tous les acteurs de la filière et dont le gouverneur de la région. Cette décision définie le rôle de chacun qui intervient dans le secteur forêt-environnement. La stratégie régionale qui a été présentée est composée de 2 grands toms. Le 1er tom donne la situation référence du bois-énergie dans la région du Nord. Après les études, on se fixe une vision. Le tom 2 décrit la vision. Le délégué régional du MINFOF dans le Nord s’est appesanti sur le plan d’action sur 5 axes : la production durable du bois-énergie, la transformation avec les techniques améliorées, le transport et la commercialisation qui sont le maillon à travers lequel beaucoup d’argent sont drainés et l’axe qui concerne l’utilisation du bois-énergie. Pour diminuer la quantité des bois consommée dans les ménages, il faut diffuser les équipements économes de l’utilisation du bois-énergie. Nous pensons ici aux foyers améliorés. Nous avons également comme autre axe les conditions cadres. Nous sommes dans un Etat de droit, on peut plus mener une activité aujourd’hui comme un mode de vie. Il faut la mener comme une profession qui te permet de dégager une valeur ajoutée au quotidien et pour ce faire, il faut se conformer à la réglementation. Il faut définir une réglementation spécifiquement énergie pour que l’ensemble des acteurs puissent évoluer dans un cadre institutionnel stabilisé et clarifié. Nous voulons inculquer aux acteurs une gestion durable inclusive et respectueuse du climat. On essaye de bonifier les impacts positifs. On peut également ravitailler la région du Nord en charbon qui vient de l’Est. Cela va permettre aux arbres du Nord de se reposer.
Propos recueillis par Marcus Dare