Le site d’exploitation minière artisanale de Ngaouyanga, situé dans l’arrondissement de Mbé, département de la Vina, région de l’Adamaoua, est une source de préoccupation croissante pour les autorités locales et les organisations environnementales.
Niché dans les collines verdoyantes de l’arrondissement de Mbé, dans le département de la Vina, le site minier artisanal de Ngaouyanga cache une réalité bien sombre. Loin des images idylliques de paysages paisibles, cette zone grouillante d’activité est devenue un symbole de la dégradation environnementale et des dangers qui guettent la santé des populations locales.
Cette mine artisanale a vu le jour en 2023. Elle s’étend sur plusieurs centaines d’hectares. Le site est exploité par plus de 2000 personnes de nationalités diverses.
Dans cette exploitation minière les actions se déroulent en dehors de tout cadre réglementaire. Les mineurs, souvent équipés d’outils rudimentaires, sont plongés dans une extraction du minerai qui entraîne la déforestation, la destruction des sols et la contamination des rivières. Les produits chimiques utilisés pour le traitement du minerai, tels que le cyanure et le mercure, s’infiltrent dans les sols et les eaux, menaçant la santé des populations locales et la biodiversité de la région. Les sols, autrefois fertiles, sont désormais labourés par d’immenses cratères, laissant derrière eux un paysage lunaire stérile.
Les populations locales vivant à proximité du site minier sont particulièrement exposées aux dangers de la pollution. Elles souffrent de maladies respiratoires, de problèmes dermatologiques et de troubles digestifs. Les enfants sont particulièrement vulnérables à ces contaminants, qui peuvent entraîner des retards de développement et des problèmes d’apprentissage.
Selon une étude réalisée par l’ONG Greenpeace, les rivières autour du site minier de Ngaouyanga présentent des concentrations de cyanure et de mercure 10 à 20 fois supérieures aux normes admissibles. L’étude révèle également que les taux de mortalité infantile et les cas de maladies respiratoires sont nettement plus élevés dans les villages situés à proximité du site minier.
Face à l’urgence de la situation, les autorités locales et les organisations environnementales lancent un appel pressant à l’action. Il est indispensable de mettre un terme à l’exploitation minière artisanale à Ngaouyanga et de lancer un vaste programme de restauration environnementale. Les populations locales doivent être sensibilisées aux dangers de cette activité et accompagnées dans la recherche d’alternatives économiques durables.
Le sort de Ngaouyanga et de ses habitants demeure incertain. Si aucune mesure concrète n’est prise, la région risque de se transformer en un désert stérile, où la vie humaine et animale ne pourra plus s’épanouir. Il est temps d’agir pour préserver l’environnement et protéger la santé des populations locales avant qu’il ne soit trop tard. L’ Organisation mondiale de la Santé a toujours rappelé l’impact de la pollution minière sur la santé humaine.
Jean Besane Mangam