Malgré l’énorme potentiel minier que dispose le Cameroun, il ne contribue encore que très faiblement à l’économie nationale.
Dans son rapport publié en février dernier pour le compte de l’année 2017, l’Industrie pour la transparence des industries extractives (Itie) a indiqué que sur les 624,44 milliards FCFA de paiements effectués par les entreprises extractives, seulement 1,40 % est à mettre à l’actif des Mines et Carrières. De plus, sur les 441,97 milliards FCFA de recettes budgétaires générées par le secteur extractif, les Mines et Carrières n’ont contribué que pour 0,83%.
Le gouvernement camerounais, en partenariat avec les instances de renommée internationale comme le Pnud et le Bureau de recherches géologiques et minières (Brgm), a mené des études pour retracer le potentiel minier camerounais. Entre 2014 et 2019, la Banque mondiale associée au Projet de renforcement des capacités du secteur minier (Precasem), ont identifié jusqu’à 500 nouveaux sites vierges. Ces sites miniers couvrent une superficie totale de 160 000 km² et se concentrent dans cinq régions du pays, à savoir : l’Est, l’Ouest, l’Adamaoua, le Nord et le Centre. Les minéraux varient de l’or aux terres rares, en passant par les métaux de base et l’uranium. « Après cinq ans d’études, avec l’appui de la Banque mondiale, on a mis en évidence plus de 300 nouveaux gisements dans 5 régions […] Le cuivre, l’or , hors de la région de l’Est, l’uranium, le plomb, le zinc, en particulier les terres rares », a commenté en juin dernier Calistus Gentry, secrétaire d’Etat au ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique. Au Cameroun, deux gisements d’envergure suscitent actuellement un intérêt particulier vu leur potentiel, les gisements de bauxite de Minim-Martap et Ngaoundal. En février dernier, la junior minière australienne Canyon Resources a publié les résultats de la dernière phase de recherche de son projet qui lui a permis d’identifier 65 plateaux bauxitiques supplémentaires (portant le total à 79). En analysant seulement 16 des 79 cibles, le potentiel du projet est estimé à 892 millions de tonnes, dont 250 millions à « très haute teneur », idéales pour la production de l’aluminium.
Elvis Serge Nsaa