Recouvrant environ 100 hectares, l’école pratique d’agriculture de Binguela depuis son ouverture a permis à plusieurs jeunes de se positionner dans le secteur agrosylvo-pastoral.
« La terre ne trahit jamais, n’ayez pas peur de franchir le pas, soyez les entrepreneurs agricoles dont le Cameroun a besoin. C’est un métier noble et rémunérateur de ce qu’il est convenu d’appeler l’économie réelle » implorait le président Paul Biya dans son message à la jeunesse en 2016. Un message qui sonne plus fort à l’heure où le monde entier fait face à la pandémie de Coronavirus. Le lendemain est incertain, l’économie a pris un coup. De nombreux experts estiment que le monde est menacé de vivre une crise due à la famine dans les mois à venir. En effet, l’agriculture constitue plus de 50 % de l’économie du Cameroun et la demande se fait de plus en plus grandissante. Face à tout ceci, il est de bon ton que l’agropastoral joue un rôle prépondérant. C’est dans cette veine que l’école pratique d’agriculture de Binguela (Epab) a vu le jour en 1962. Cette école a redonné le sourire à plusieurs personnes. En effet, ses principales missions sont la formation professionnelle, le développement de l’entrepreneuriat et l’appui à l’insertion dans les domaines agrosylvopastoraux. Son package de formation a une durée de 3 mois à 2 ans et le niveau scolaire minimum requis est le Cep. Il existe trois types de formation à savoir la formation classique, la formation itinérante et la période d’incubation. En 2019, 100 jeunes ont bénéficié d’un emploi ou ont été placés dans une entreprise par les soins de l’Epab. Aussi 340 jeunes entrepreneurs ont été installés dans leurs entreprises avec un suivi permanent.
Avec une formation à 80% pratique, le directeur de l’école a espoir que la reprise des cours ne constitue pas un moyen de contamination au Coronavirus « Généralement sur le terrain, le contact n’est pas rapproché et comme je l’ai dit nos formations sont à 80 % pratiques. Ce que nous avons fait c’est l’installation des stations de lavage des mains, nous avons des thermo flash, nous prônons le port obligatoire du masque de protection. Nous allons alterner pendant que certains font cours d’autres sont sur le terrain pour la pratique. Ne nous pouvons que suivre de manière rigoureuse les recommandations de l’Etat » indique monsieur Roland Amougou Etogo, directeur de l’Epab. Pour remplir ses missions, l’Epab s’est dotée en 2013 d’un plan de développement institutionnel. De ce fait pour mieux se déployer, l’école a mis en place des annexes à l’Est, dans le centre et dans le septentrion. « Nous avons des branches à Dimako qui est opérationnelle depuis 4 ans, Garoua qui est en train de se mettre en place, nous sommes basés à Garoua 1er où l’Etat nous a donné un domaine de 50 hectares et dans les jours à venir nous serons dans le Sud dans la vallée du Ntem parce que cette zone constitue un très grand bassin potentiel de production agropastorale avec à la clé un marché transfrontalier important. Ces lieux constituent les centres techniques c’est-à-dire des annexes » ajoute le premier adjoint au maire de Mfou. Epab en un mot est la destination de référence pour redorer le blason du métier de l’agropastoral.
Ariane Makamte