Changements climatiques développement durable

Changement climatique : Les membres de la société civile s’activent pour la Cop 27

En prélude à la Cop 27 qui aura lieu en Egypte du 6 au 18 novembre prochain, l’association Jeune Volontaire pour l’Environnement (Jve) a organisé du 21 au 22 octobre un atelier national de la société civile et des médias sur le climat dans l’enceinte de Friedrich Ebert Stiftung à Bastos.  

La justice climatique

Selon Ernestine Kemmoe, Directrice des Programmes JVE Cameroun, le Cameroun a enregistré plusieurs catastrophes ces dernières décennies à savoir les émanations de gaz toxiques des lacs Monoun et Nyos respectivement en 1984 et 1986 ; les éruptions du Mont Cameroun dont les plus récentes en 1999 et 2000 ; les inondations et glissements de terrain quasi-annuels sur l’ensemble du territoire national donc certaines mémorables enregistrées entre août et octobre 2012 dans certaines localités des Régions du Nord et de l’Extrême-Nord ; catastrophe de Gouache dans l’Ouest-Cameroun en 2021.

La Justice climatique, assertion du juge pakistanais de la Lahore High Court dans l’affaire Leghari met en lumière l’importance accordée aujourd’hui à la justice climatique suite au constat des conséquences néfastes des changements climatiques. Représentent un enjeu majeur non seulement pour la protection de l’humanité, mais aussi pour celle des systèmes naturels, le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) affirme que les
Changements Climatiques conduiront par exemple à un appauvrissement des ressources renouvelables en eau de surface et en eau souterraine dans la plupart des régions subtropicales arides, ce qui exacerbera la concurrence intersectorielle autour des ressources hydriques. Pour Ernestine Kemmoe, Directrice des Programmes JVE Cameroun, la justice climatique apparaît comme un concept fondamentalement éthique mettant en exergue des questions relatives à l’équité, l’égalité, la responsabilité ; la protection des droits subjectifs soulevées par les changements climatiques.

Les organes subsidiaires de la CCNUCC et les acteurs non-étatiques dans les négociations autour du climat

Selon Hervé MAKEBEL Chef du Département Climat, Energie et RRC
JVE Cameroun, deux organes permanents à composition non limitée sont établis par la Convention à savoir l’organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique (SBSTA) et l’Organe subsidiaire de mise en œuvre (SBI). Selon lui, Ces deux organes servent le protocole de Kyoto et l’accord de Paris ; l’organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique (SBSTA) fournit à la COP/CMP/CMA et aux
autres organes subsidiaires des informations et des conseils opportuns sur les questions scientifiques et technologiques ; le SBI aide la COP/CMP/CMA dans l’évaluation et l’examen de la mise en œuvre effective de la CCNUCC, du PK et de l’AP ; ouverts à la participation de toutes les Parties.

La SBI et SBSTA travaillent ensemble sur des questions transversales qui touchent à leurs domaines d’expertise, notamment le renforcement des capacités ; la vulnérabilité des pays en développement au changement climatique et mesures de réponse ; les mécanismes du protocole de Kyoto. Le SBI et le SBSTA se réunissent en parallèle, au moins deux fois par an pour préparer les réunions de la COP. Lorsqu’ils ne se réunissent pas en même temps que la COP, les organes subsidiaires se réunissent généralement au siège du secrétariat à Bonn, en Allemagne.

Accord de Paris sur le changement climatique

Conscient que les changements climatiques sont un sujet de préoccupation pour l’humanité tout entière et que ceux-ci constituent une urgence mondiale qui dépasse les frontières nationales, les dirigeants mondiaux réunis lors du sommet de rio en 1992, qui est une rencontre décennale de l’ONU sur l’environnement en vue de stimuler le développement durable au niveau mondiale(sommet de la terre), ont adopté la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques dont la convention sur la diversité biologique et la convention sur la lutte contre la désertification.
La convention sur le climat ayant vue le jour sous le nom de CCNUCC, a pour objectif de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre à un seuil qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique. Pour Ghislain gilles PABISSA de JVE Cameroun, chaque année les pays qui ont signé la convention sur le climat, se retrouvent pour trouver les solutions concrètes pour lutter contre les changements climatiques. C’est la conférence des parties. Pour mieux encadrer leurs efforts en vue de l’atteinte d’un objectif à long terme, les parties à la COP21 à paris ont adopté l’Accord de paris qui est un traité international signé par un ensemble de parties à la Convention Cadre des Nations Unies pour les Changements Climatiques adopté par 193 pays à la cop21 de Paris le 12 décembre 2015 et entrée en vigueur le 04 novembre 2016. L’Accord de Paris donc est un jalon dans le processus multilatéral de lutte contre les changements climatiques.

Selon G,hislain gilles PABISSA la vision du Cameroun pour s’inscrire dans la même logique que l’Accord de Paris, se résume dans le slogan « transformer la contrainte climatique en opportunités de développement ». Le Cameroun a soumis ainsi CPDN auprès du Secrétariat de la CCNUCC en octobre 2015 et ratifie l’Accord de Paris le 12 juillet 2016. Le Cameroun a aussi mis en place en
matière d’adaptation les programmes tels que le Plan National d’adaptation aux Changements Climatiques (PNACC) ; l’ONACC Crée le 10 décembre 2009 dans le but de collecter, traiter et diffuser l’information sur l’évolution du Climat ;
L’adoption en 2009 de la vision volontariste à long terme du Cameroun, avec comme l’un des axes stratégiques pour la phase I de 2010 à 2019) ; élaborer et engager la mise en œuvre d’une politique ambitieuse de préservation de l’environnement et de lutte contre les effets néfastes des changements climatiques
COMIFAC (commission des forêts d’Afrique Centrale) qui est une dimension régionale pour la conservation, la gestion durable et concertée des écosystèmes forestiers.

La diplomatie climatique et la Ccnucc

La Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), a pour mission de trouver les solutions au réchauffement de la planète au vu des résultats publiés par les scientifiques du GIEC.

Pour Hilary Dassi experte en diplomatie climatique et présidente-fondatrice de Being Sustainable Africa, la diplomatie climatique est la pratique et le processus
de création du régime international de lutte contre le changement climatique et de
son fonctionnement efficace. Les ministères des affaires étrangères et les diplomates sont des acteurs importants, mais d’autres ministères sont également impliqués dans la diplomatie climatique.

Dans les négociations sous la CCNUCC, on parler d’ordre du jour au pluriel car trois
principaux traités sont discutés à la fois et ce, sous des organes différents.
Selon l’article 9 du projet de règlement intérieur, la préparation de l’ordre du jour  provisoire de chaque session de la COP/CMP/CMA par le secrétariat, se fait en accord avec le Président de la COP ; préparation de l’ordre du jour provisoire de chaque session des organes subsidiaires par le secrétariat se fait en accord avec les présidents des organes subsidiaires. Selon  l’article 11, la distribution de l’ordre du jour se fait dans les six langues officielles de l’ONU au moins six semaines avant la session. En cas d’opposition d’une Partie à l’inclusion d’un sujet, ce sujet est mis en suspens « held in abeyance » jusqu’à nouvelle consultation.

Albert BOMBA

« D’ici 10 à 15 ans on parlera toujours du changement climatique à cause des problèmes environnementaux »

Blondèle Silenou, Coordonnateur de Jve Cameroun

Nous sommes à deux semaine de la Cop 27 et comme chaque année Jeune Volontaire pour l’Environnement mobilise ses différents partenaires pour encadrer la cible qui est la sienne notamment les jeunes et les médias autour de la question des changements climatiques. Les enjeux aujourd’hui sont énormes au regard de l’actualité qui prévaut autant dans le nord du Cameroun que dans le sud et il devient de plus en plus important que les jeunes qui s’engagent dans les négociations connaissent véritablement les fondements et aient la maitrise parfaite de ce qui va se débattre là-bas. Il est question à travers cette formation que nous avons lancé aujourd’hui de pouvoir doter des participants d’outils et moyens les permettant de mieux cerner les sujets qui seront un débat.

Toutes les parties prenantes doivent préparer leur armes parce que le combat semble prendre du temps et il faudra avoir de la ressource nécessaire pour mener ce combat à terme. Il faudrait pour nous aussi comme font les autres états préparer cette jeunesse afin que la relève soit assurée au lendemain des négociations qui sont en train de se faire aujourd’hui. D’ici 10 à 15 ans on sera toujours en train de parler du changement climatique  tant qu’il y aura des problèmes environnementaux et pour cela, il faudrait qu’on ait des jeunes, des personnes et des négociateurs outillés conscient des enjeux.

« Les organisations de la société civile parlent d’une seule voie pour défendre les problèmes communs »

Stéphanie Njiomo, Chargé des programmes à Friedrich Ebert Stiftung

On a vu beaucoup d’activité être menés sur le plan environnementale qui nous porte à croire que sur le plan climatique qui selon notre analyse est une échelle au-dessus de ce qui concerne nos problèmes directs, pourra effectivement porter d’une voie forte les attentes d’une génération qui vient avec beaucoup plus de défis que celle qui s’en vont.

On attend de la jeunesse plus d’engagement, plus de mobilisation, mais aussi de coalition parce que plus on sera nombreux à défendre les causes qui sont les nôtres, plus on aura des chances que nos voies soient entendues. Aujourd’hui, on constate avec le dynamisme de certaines organisations comme les Jeunes volontaires pour l’Environnement que beaucoup d’organisations de la société civile parlent d’une seule voie pour défendre les problèmes qui sont commun à l’Afrique et au Cameroun en particulier. Il s’agit bien sûr des problèmes que nous vivons déjà.

Propos recueillis par Albert BOMBA

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