Depuis le début du deuxième semestre de l’année 2020, le Cameroun enregistre de fortes précipitations entraînant de grandes inondations. Alors que les dégâts sont déjà importants, les prévisions annoncent le pire.
Tout l’Extrême-Nord par exemple est menacé. Dans le Nord, les populations de la Bénoué et du Mayo Rey devraient s’attendre à d’énormes précipitations. Dans le Centre, ce sont les populations des départements du Mfoundi, Nyong et Mfoumou, Haute Sanaga, Lékié, Nyong et Kéllé, Nyong et So’o, qui doivent s’attendre à de fortes précipitations. La situation sera la même dans le département du Noun à l’Ouest, du Ndian, de la Manyu, de la Meme, du Kupe Manenguba, du Fako, et du Lebialem, dans la région du Sud-Ouest ; ainsi que dans le Moungo, la Sanaga-Maritime, le Nkam et le Wouri, dans le Littoral.
Plusieurs habitations du canton de Kouyapé, dans l’arrondissement de Kolofata, département du Mayo-Sava sont sous les eaux. Des maisons, des champs et des animaux engloutis par les eaux. Bilan provisoire, 148 moutons et chèvres sont morts noyés par les eaux, 56 maisons ont été inondées et 17 détruites.
Les toits de trois salles de classe de l’école ont été emportés par le vent. Les routes sont désormais impraticables, et les habitations endommagées avec la perte de biens matériels.
C’est le même sort que subissent les populations de certains quartiers de Douala, à chaque averse. A Bonabéri dans le 4ème arrondissement de la ville, plusieurs foyers sont surpris de jour comme de nuit par l’augmentation soudaine du volume des eaux, qui atteint par endroit un mètre de hauteur. Scène identique à Nyalla dans le 3ème arrondissement, où des rigoles débordent. Les déchets ménagers drainés par les eaux, bouchent les voies de canalisation. Le spectacle est effrayant.
Le pire est à craindre
Les pluies diluviennes qui s’abattent sur l’étendue du territoire laisse à chaque fois les populations dans la détresse. Depuis le mois de juin 2020, de nombreux dégâts sont enregistrés. Et ce n’est que le début, selon les prévisionnistes. Les averses annoncées pourraient dépasser les 300 millimètres de précipitations indiquées par la météo pour cette saison pluvieuse.
Dans le bulletin saisonnier des prévisions que vient de publier l’Observatoire
national des changements climatiques (Onacc), il est indiqué que le Cameroun
connaitra un taux excédentaire de précipitations entre juin et août 2020.
Le document prévoit des cumuls excédentaires des quantités de précipitations
dans certaines localités, et des cumuls excédentaires du nombre de jours de
pluies dans d’autres. Tout l’Extrême-Nord par exemple est menacé. Dans le Nord,
les populations de la Bénoué et du Mayo Rey devraient s’attendre à d’énormes
précipitations. Dans le Centre, ce sont les populations des départements du
Mfoundi, Nyong et Mfoumou, Haute Sanaga, Lékié, Nyong et Kéllé, Nyong et So’o,
qui doivent s’attendre à de fortes précipitations. La situation sera la même
dans le département du Noun à l’Ouest, du Ndian, de la Manyu, de la Meme, du
Kupe Manenguba, du Fako, et du Lebialem, dans la région du Sud-Ouest ; ainsi
que dans le Moungo, la Sanaga-Maritime, le Nkam et le Wouri, dans le Littoral.
Des cas de glissements de terrain ou d’écoulements de boue sont annoncés dans
les départements du Lebialem, du Noun, du Ndé, de la Mifi, du Mfoundi, et du
Moungo.
Des conséquences socio-économiques
L’économie sera par conséquent très affectée par ces pluies. Dans l’agriculture, on annonce une prolifération de certaines maladies des plantes cultivées, ainsi que des mauvaises herbes. Des cas de pourriture et de dégradation des tubercules des champs et des réserves des greniers à cause de l’humidité sont à craindre.
Il faut également prévoir des cas de germination non désirées du maïs en spath, affectant la qualité organoleptique (apparence, goût, odeur) et marchand des produits agricoles récoltés ; de même qu’une augmentation du lessivage des sols cultivés… Le secteur pastoral connaitra la prolifération de maladies aviaires telles que la grippe, les infections gastriques et intestinales chez la volaille, etc.
Sur le plan environnemental, il y a risque de pollution, de braconnage suite aux fortes pluies qui pourraient limiter la capacité de déploiement des éco-gardes dans les réserves et parcs. Dans ce domaine, des dégâts sont à envisagé tel que : la perte et/ou la destruction des niches écologiques suite aux inondations, la destruction de la biodiversité suite aux mouvements de masses et aux inondations, l’accentuation de l’érosion côtière.
Côté santé, les experts prévoient un risque élevé
d’enregistrement des cas de choléra, surtout sur la zone côtière,
l’Extrême-Nord et le Nord.
Pour faire face à ce trop-plein de pluies, l’Onacc propose :
– la promotion des semences des variétés résistantes aux maladies ;
– la pratique de la lutte biologique intégrée pour combattre les maladies et
les ravageurs des cultures ;
– la promotion de la pratique de l’agroforesterie et les techniques
antiérosives ;
– la sensibilisation des éleveurs à ne pas fréquenter les zones inondables ;
– la promotion de l’élevage semi-intensif (enclos, bâtiments parcs).
Joseph MBENG BOUM / D .M. B.