Une équipe du projet de Mine artisanale de Développement s’est entretenue avec les acteurs du secteur dans l’Adamaoua.
Il est question de peaufiner les stratégies de formalisation du secteur pour une meilleure rentabilité tant pour les acteurs que pour la collectivité locale. Une formalisation qui débouchera à termes à intégrer le secteur comme facteur d’emploi et d’autonomisation des jeunes.
L’artisanat minier au Cameroun constitue aujourd’hui le secteur informel à fort potentiel d’emploi informel de la population jeune, moins jeune et des femmes dans toutes les régions du Cameroun. Ce fort potentiel du secteur est encore sous exploité. La multitude des travaux et des recommandations des différents projets sur le secteur minier artisanal au Cameroun montre que ce secteur est peu maitrisé, peu organisé, cause d’énormes dégâts sur l’environnement et la valeur économique bien qu’énorme n’est pas canalisée et capitalisée tant par les communes, l’Etat, les bailleurs de fonds, le secteur privé et les acteurs eux-mêmes. Ce secteur souffre de son caractère informel, de l’incivisme, du désordre, de l’anarchie et des pratiques de corruption orchestrées par les différents intervenants. Au regard de ces dysfonctionnements, le projet envisage un accompagnement des communes cibles et des artisans miniers en expérimentant le concept « MineArtisanale du Développement » centré prioritairement sur les minéraux de développement (MdD). Ces derniers sont exploités artisanalement dans lesdites communes, sable, pierre de construction, graviers, pierre de taille, argile, moellon, terre rare, saphir, latérite et pouzzolane et sont qualifiés de minéraux de faible valeur financière.
Les défis de la structuration du secteur
Ayant pour siège Ngaoundéré et une antenne à Bafoussam, l’action du projet vise globalement à renforcer la gouvernance et la professionnalisation des acteurs pour un développement socioéconomique durable du secteur minier artisanal du développement dans 16 communes du Cameroun. Dans l’Adamaoua, le projet est mis en œuvre dans douze communes (Ngan-ha, Mbé, Martap, Tignère, Kontcha, Djohong, Meiganga, Ngaoundéré 2e, Djohong, Meiganga, Ngaoundal, Banyo, Mayo Darlé et Bankim) et quatre communes de la région de l’Ouest (Foumbot, Santchou, Bafoussam 2e et Batié).
Financé par l’Union Européenne, le projet est mis en œuvre par la Ligue pour la Didactique de l’Éducation à l’Environnement et au Développement Durable (LIDEE) en cartel avec la Commune de Ngan-ha et les ONG SEDA et AJVN. Lancé officiellement dans les deux régions depuis le mois de juillet 2019 par une conférence inaugurale, le projet compte plusieurs activités réalisées à son actif. Il s’agit essentiellement de l’étude sur l’élaboration du profil de gouvernance et la cartographie des sites miniers dans les 16 communes, l’élaboration avec les acteurs d’ un référentiel de bonne gouvernance et un système de labélisation des pratiques dans le secteur minier artisanal, appui à la restructuration de 96 groupements d’artisans miniers dans la formalisation de leurs activités, tenu de l’atelier de concertation multi acteur et mission d’appui et de suivi des artisans miniers dans les zones d’intervention du projet. M. Nongni Mathieu en sa qualité de Chef de Projet se rassure au quotidien de l’atteinte de l’objectif pour un meilleur résultat. Il exhorte toutes les parties prenantes de la chaine de valeur des MdD à plus de collaboration, de coopération pour mieux assainir ce sous-secteur.
La deuxième année du projet est centrée sur le renforcement des capacités des agents communaux sur les approches visant à améliorer les recettes minières, et des artisans par l’organisation des formations. Le projet se félicite de ses marques dans les zones d’intervention qui affichent fière allure tant au niveau des recettes minières que l’accompagnement des exploitants dans leurs activités. La mine artisanale est un pilier de développement durable capable d’impulser l’économie nationale et locale.
Jean BESANE MANGAM
