Écosystèmes Mines

« La situation environnementale au Cameroun va de mal en pire »

Dr. Severin MBOCK MBOCK, Socio-environnementaliste à l’université de Yaoundé I, Coordonnateur du projet ONEFC (ordre National en Environnement, Forêt et Faune du Cameroun)

Quel est l’état des lieux de l’environnement au Cameroun ? On peut définir l’environnement en quatre aspects à savoir. L’Aspect physique où l’on retrouve ; l’eau, le sol et l’air, l’aspect biologique, l’aspect de la faune et de la flore, l’aspect économique, santé et infrastructure. Sur l’aspect climatique, plusieurs bouleversements ont poussé les différentes associations à se rencontrer et à échanger. De même, des groupes d’experts se sont réunis avec des responsables des autres États pour discuter de l’avenir de la planète. Cela s’est fait ressentir à l’intérieur de chaque pays. Pour le cas du Cameroun, depuis les années 2017 à 2019, nous avons eu dans les zones de Yaoundé et du grand Nord plusieurs mouvements liés au climat; Les inondations dans le centre-ville et dans la périphérie comme Nkolbisson et Kousseri. Les changements climatiques, lorsqu’elles concernent une région ou un pays, sont une conséquence entropique ou plus ou moins naturelle. Il ne faut pas toujours croire que, c’est l’activité de l’homme qui est à l’origine des changements climatiques. Il existe des phénomènes naturels qui permettent à la planète de se régénérer. C’est dans cette optique que le Ministère de l’environnement a mis un accent assez lourd avec le programme R+, qui consiste à la préservation de nos forêts et voir comment garantir une sécurité alimentaire. Concernant la consommation de nos forêts, plusieurs actions sont prises par des organisations comme la COMIFAC et bien d’autres telles que les ONG. Il est bon de signaler que les forêts constituent un réservoir à carbone. Si elles ne sont pas préservées l’équilibre sera rompu. Car hors mis leur aspect service et écosystème qu’elles procurent à l’homme, elles jouent également un rôle de contrebalance à la préservation de l’environnement dans son plus grand échelle. Nous pouvons rappeler les grandes néfastes naturelles que les forêts du Congo et de l’Amazonie qui sont assimilées aux poumons du globe terrestre ont subi. Le problème tel qu’il est perceptible au niveau des forêts est le même chez les espèces. On constate une inadaptabilité de ces espèces à leur biotope qui est provoquée par les activités humaines. Le Ministère de l’environnement et ses partenaires ont mené une étude portant sur les pangolins. La conclusion de cette étude a révélé que la viande du pangolin faisait l’objet d’une commercialisation abondante. Après cette étude des stratégies ont été mise sur pied pour stopper la consommation et la commercialisation de cette espèce. En Afrique, le coeur du problème en environnement est l’assainissement des déchets. Suite à la dernière journée internationale de l’habitat qui vient de s’achever, celle-ci a donné un nouveau souffle au Ministère de l’habitat qui a mis sur pied une nouvelle politique de gestion de déchets pour transformer nos villes en des villes durables ou en des villes vertes. La plupart des métropoles de notre pays (Douala et Yaoundé) souffrent de ce problème de traitement des déchets. Néanmoins l’action de la société Hysacam est à saluer car elle se bat pour maintenir les grandes villes propres. Comment se présente le rapport entre banalisation de l’environnement et l’insécurité alimentaire ? La sécurité alimentaire parlant d’elle, est un véritable problème au Cameroun, De plus en plus, les populations ont du mal à se nourrir correctement et surtout à avoir une alimentation saine. Cette mauvaise alimentation est due au manque sur le marché des aliments de bonne qualité. Cela peut être lié aux différents pesticides que les agriculteurs utilisent. Voilà ce qui entraine le déséquilibre alimentaire constaté. Le ministère de l’agriculture et certains organismes internationaux tels que le FAO et le PAM sont en train de mener des actions fortes pour aller vers une sécurité alimentaire stable en général. Actuellement, le domaine environnemental se voit risqué dans notre pays dans la mesure où le Cameroun entame des projets structurants tels que les barrages, les routes “ “ “ “ Nous avons eu des inondations dans le centre-ville et dans la périphérie comme Nkolbisson et Kousseri Des ONG naissent chaque jour, mènent des activités et surtout mettent un point d’honneur sur la sensibilisation. et des grands édifices comme des stades. La peur de la durabilité des infrastructures cause un véritable problème. Chaque fois qu’on n’assimile pas la construction des infrastructures au milieu environnemental et ou aux changements climatiques, on aura des répercussions dans l’avenir telle que des ponts qui se brisent, des routes qui se coupent et des édifices qui s’effondrent. Pour pallier à cela, il est important de mettre un accent sur le volet professionnalisation. Malheureusement, il faut se rendre à l’évidence que, ceux que nous formons n’ont pas les capacités de résoudre le problème tout simplement parce qu’ils sont mal formés. Raison pour laquelle ces problèmes sont stagnants. Est-ce à dire que la situation environnementale au Cameroun est dramatique ? La situation environnementale au Cameroun va de mal en pire. C’est la raison pour laquelle, je parle de professionnalisation. Car, si vous ne formez pas des personnes qui maitrisent ses techniques et sont capables de les implémenter, alors il y a un problème. Depuis près de quatre ans, on a le problème avec l’assainissement mais rien n’est fait. Des programmes tels que le PADY 1, PADY2, et PADY 3 ont vu le jour. Malgré tout, les mêmes problèmes constatés dans la capitale persistent. On attend qu’on résolve ces problèmes malheureusement, on les voile et lorsque le soleil apparait on se rend compte qu’ils n’ont jamais été résolus mais plutôt noyés. Que pensez de l’implication des jeunes dans combat pour la protection de l’environnement ? C’est vraiment salutaire ! Observation faite, beaucoup de mouvements sont constatés à l’instar des ONG qui naissent chaque jour, mènent des activités au quotidien et surtout mettent un point d’honneur à la sensibilisation des jeunes dans la protection de l’environnement, dans le recyclage des déchets et surtout à planter des arbres. Mais, pour plus d’impact, il faudrait mener des activités de groupe et non individualisées. Également, il faudrait que l’appui du gouvernement soit vrai, pas vrai au niveau des médias uniquement, mais, concret, sur le terrain.

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