Au quartier Columbia Nsam, la prolifération des bars entraîne la création de toilettes sauvages par les clients, qui n’hésitent pas à se soulager contre les murs, dans les rigoles, les parkings et autres lieux publics, nuisant ainsi à la santé des populations environnantes.
Ce mercredi 3 juillet, sous un soleil de plomb, les clients d’un bar du quartier Columbia à Nsam dégustent tranquillement leur pot de vin. Mais lorsqu’un client a besoin de se soulager, il se tourne par réflexe vers un mur donnant sur la maison d’un voisin ou dans un caniveau en pleine rue, ce qui indispose fortement les populations riveraines.
L’incivisme a la peau dure dans cette zone de Yaoundé, malgré les efforts de la communauté urbaine pour assainir le quartier et mettre en place des plaques d’interdiction d’uriner sur certains espaces publics. Face à ces actes de barbarie, les habitants n’hésitent parfois pas à recourir à la violence pour imposer l’ordre et la sécurité dans leur environnement.
Outre les nuisances olfactives et sanitaires, ce phénomène d’incivisme pose également des problèmes de sécurité. Des inconnus profitent de la situation pour s’introduire dans les concessions des voisins sous prétexte de se soulager, et en profitent pour voler des biens. De plus, certains habitants sont obligés de se rendre ailleurs pour rencontrer des amis, par honte de leur montrer l’état de leur quartier.”Nous constatons depuis un certain temps qu’à l’entrée du bar, il y a des urines et des selles, que des gens viennent déféquer dans les coins des murs, et tout cela nous intoxique”, confie Michel, un habitant du quartier. “Cela nous atteint même dans notre alimentation parce qu’il y a prolifération de mouches. Il y a même des plaques qui disent interdit d’uriner, mais certains prennent le plaisir de continuer à venir uriner là.”
Ce phénomène d’incivisme concerne autant les hommes que les femmes. Certains clients préfèrent éviter les toilettes publiques, par peur d’y contracter des infections, et optent pour des endroits plus discrets, même si cela nuit à l’image du quartier et du bar.”C’est la paresse des clients, parce que le client ne veut pas se lever et aller aux toilettes, il choisit la solution la plus facile”, explique Stephan Atouba, un autre habitant du quartier. “Dans d’autres bars, on ne peut pas le faire, ils instaurent des règles permettant aux clients d’aller aux toilettes et non dehors.”
Face à cette situation, les habitants du quartier se sont mobilisés pour sanctionner les personnes qui se soulagent dans des endroits non appropriés. “On a même fait ramasser à quelqu’un ses selles ici”, confie NYEMB Herve Patrice. “Il était obligé de prendre le papier pour emballer ses déchets là pour partir avec. Et c’est ce qui attire même l’insécurité parce qu’on se retrouve avec des gens dans le camp qui ne sont pas du camp, on a eu plusieurs fois des coups de vols ici.”
La mauvaise foi de certains citoyens et la négligence des conditions d’hygiène dans les bars créent un désordre urbain qui remet en cause les conditions de vie des populations, tant sur le plan sanitaire que sur le plan environnemental. Il est urgent que les autorités prennent des mesures pour mettre fin à ce phénomène et pour sensibiliser les populations à l’importance de l’hygiène publique.
Danielle NGO NGEN Stg