Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, dans une missive, demande à ses collègues du gouvernement, surtout ceux de la chaine d’exportation des déchets plastiques d’interdire l’exportation des déchets plastiques en pet et autres produits dérivés de la sous-position tarifaire 3915 90 00 000.
Les autorités camerounaises peinent à régler le problème des déchets plastiques dans les villes camerounaises. Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, vient de trouver une solution durable. « Faisant suite aux différentes concertations interministérielles et aux hautes instructions de la hiérarchie, j’ai l’honneur de vous informer que l’exportation des déchets plastiques pet et autres produits dérivés relevant de la sous-position tarifaire 3915 90 00 000 est désormais interdite, dans le souci de la valorisation, au plan local, desdits produits », a-t-il écrit dans une correspondance adressée à ses collègues du gouvernement. Ledit projet a pour objectif de lutter contre la pollution due aux déchets plastiques, de favoriser l’embellissement et le désenclavement des établissements scolaires, de promouvoir le développement participatif et d’assurer l’éducation à la gestion des déchets plastiques.
Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, demande au ministre des Finances, au Directeur général des douanes, au ministre de l’Environnement, de la protection de la nature et du développement durable, au Directeur des normes et du contrôle, au ministre de l’Administration territoriale et aux gouverneurs de région, d’interdire l’exportation des déchets plastiques en pet et autres produits dérivés de la sous-position tarifaire 3915 90 00 000. Une interdiction qui va faire du bien aux personnes locales comme Roger Milla. En effet, l’ancien Lion Indomptable, promeut le recyclage des déchets plastiques. A travers une initiative lancée par sa fondation Cœur d’Afrique, l’ancien footballeur et non moins ambassadeur itinérant compte produire des pavés écologiques à partir de ces déchets collectés auprès d’une dizaine d’établissements scolaires. « Au cours de la première phase du projet, il était question de procéder à la collecte des déchets plastiques par les élèves desdits établissements scolaires, afin de permettre à Cœur d’Afrique de leur fabriquer des pavés qui seraient posés plus tard dans les cours des différents établissements scolaires », explique Roger Milla au journal en ligne Euronews du 25 juillet 2017.
Tonnes de plastique
La valorisation énergétique s’applique à tous les types de plastiques et surtout à ceux qui n’ont pas été triés ou qui ont été contaminés par d’autres déchets ou qui sont composés d’un mélange de polymères. Plus de 400 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année dans le monde, la moitié est conçue pour être utilisée une seule fois et moins de 10 % du total sont recyclés. On estime que 19 à 23 millions de tonnes de plastique finissent dans les lacs, les fleuves et les océans. D’après un rapport du ministère de l’Environnement, de la protection de la nature et du développement durable, le Cameroun produit annuellement 06 millions de tonnes de déchets par an. 10% étant des déchets plastiques, soit 600 000 tonnes. Une étude publiée en juillet 2017 dans la revue scientifique Science Advances recense la totalité des matières plastiques produites depuis l’origine : sur les 8,3 milliards de tonnes métriques produites, 6,3 milliards se sont transformées en déchets plastiques ; seuls 9 % de ces déchets ont été recyclés et 12 % incinérés. L’immense majorité, soit 79 %, est en train de s’accumuler sur les sites d’enfouissement des déchets ou se répand dans la nature sous forme de détritus.
Elvis Serge NSAA