Dans le but de donner une opportunité aux parents de faire des actes de naissances à leurs enfants, le maire de la commune de Yaoundé 3, Luc Owona, annonce un recensement jusqu’au 27 janvier 2023.
Ce recensement concerne les enfants de 91 jours à 12 ans n’ayant pas d’acte de naissance afin de leur en établir. De ce fait, les parents sont invités à faire enregistrer de cette tranche d’âge au service social et culturel à la porte R15 ancien bâtiment au plus tard le vendredi 27 janvier 2023 à 15h 30 précises. En effet, d’après l’opération de collecte des données statistiques de l’état civil réalisée en 2019, par le Bureau national de l’état civil (Bunec), 30% des naissances ne sont pas enregistrées au Cameroun. Aussi, d’après cette même étude conjointement menée par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et le Bureau national de l’état civil, pour le compte de l’année scolaire 2018-2019, 40.000 enfants, dans la région de l’Extrême-Nord, ont eu du mal à présenter leur certificat d’études primaires pour défaut d’acte de naissance. La même étude a démontré que 378.962 enfants du cycle primaire n’ont pas d’acte de naissance dans l’Extrême-Nord. Ce qui freine les enfants dans leur processus d’éducation. Le phénomène des « enfants invisibles », n’est pas propre au Cameroun.
Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), plus de 230 millions d’enfants de moins de 5 ans dans le monde n’ont jamais été enregistrés à leur naissance, dans le monde. Le droit à une identité est pourtant rappelé par l’article 7 de la Convention des Nations Unies relatives aux droits de l’enfant. La Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant contient également des dispositions similaires. Les risques auxquels sont exposés les enfants qui ne sont pas enregistrés sont énormes, et peuvent entraver leur accès à d’autres droits. Le recensement lancé par la commune de Yaoundé, est une approche solutionnelle au problème des ‹‹ enfants invisibles ». Par ailleurs, plusieurs raisons expliquent le fait que les enfants ne sont pas enregistrés à leur naissance. Il s’agit entre autre de l’ignorance des parents, la négligence ou encore l’éloignement des services d’état civil, en zone rurale où le taux d’enregistrement est de 53%, contre 84% en zone urbaine, selon l’enquête par grappes à indicateurs multiples (MICS) réalisée en 2014 par l’Institut national de la statistique (INS).
Procédure particulière
À noter qu’au Cameroun, l’acte de naissance est établi après la déclaration de naissance ce qui signifie que pour que l’enfant ait un acte de naissance, il faut nécessairement la présence d’une personne ayant assisté à l’accouchement qui est le plus souvent le père. La déclaration se fait à la Mairie du lieu de naissance ou directement à l’hôpital si la structure assure une permanence de l’officier d’état civil au sein de son service de maternité. En déclarant la naissance il doit se munir des pièces d’identité des parents, du certificat de naissance établit par le médecin ou la sage-femme. Après cela, son acte de naissance doit être immédiatement rédigé. Le législateur camerounais donne un délai maximum de 90 jours à compter du jour de naissance pour l’établissement du dit document. Passé ce délai il suivra une procédure particulière.
Divine KANANYET