Le Gabon, pays de l’Afrique Centrale, est aujourd’hui classé parmi les meilleurs élèves en matière de gestion efficiente des produits forestiers en l’occurrence le bois issus de sa forêt. Une réalité aujourd’hui palpable à travers divers mécanismes mis sur pied par le ministère des forêts via le système de contrôle de la légalité et de la traçabilité du bois (SCLT) qui a pour principale objectif la préservation des forêts et une meilleure capitalisation de l’essence bois.
La forêt gabonaise représente 60% du PIB hors hydrocarbure. C’est l’un des principaux piliers de l’économie et pourvoyeur d’emploi avec plus de 27000 postes derrière la fonction publique. Au vue de l’engouement suscité par l’exploitation du bois issu des forêts gabonaise, le ministère en charge des forêts mis sur pied un système qui permet désormais de contrôler la légalité et la traçabilité du bois depuis la forêt jusqu’à la transformation. << En juillet 2021, le ministère en charge des forêts a pris un arrêté qui crée et organise le fonctionnement d’un système de contrôle de la légalité et la traçabilité des bois du Gabon. Il s’agit d’un ensemble de procédure qui vont d’un audit jusqu’à un certain nombre de contrôle pour pouvoir certifier et garantir que le bois qui circule sur le marché du Gabon et sur les marchés internationaux à l’export provient d’une source légale et traçable. Le SCLT-Gabon est placé sous la tutelle du ministère en charge des forêts et des industries du bois, toutefois des organismes tiers peuvent être accrédités par l’administration en charge des forêts et des industries du bois pour exécuter en partie le SCLT-Gabon, sous la tutelle de ladite administration. Le SCLT-Gabon est opérationnalisé par une unité technique d’exécution créée par décision du Ministre.
Lorsqu’un organisme tiers doit exécuter en partie le SCLT-Gabon sous la tutelle de l’administration en charge des forêts et des industries du bois, ladite administration procède au recrutement dudit organisme, soit par appel d’offres, soit de gré à gré, notamment en cas d’appel d’offres infructueux ou en cas d’urgence. Les organismes tiers, chargés de l’exécution en partie du SCLT-Gabon, sont soumis périodiquement ou de manière impromptue, à des audits réalisés par un organisme tiers indépendant recruté sur appel d’offres de l’administration en charge des forêts et des industries du bois. En outre, le SCLT-Gabon est audité chaque année par un organisme tiers indépendant, recruté sur appel d’offres de l’administration en charge des forêts et des industries du bois. Le contrôle de la légalité des bois s’effectue sur l’ensemble des exigences juridiques, administratives, fiscales, environnementales et sociales auxquelles est soumis l’opérateur pour exercer son activité dans le secteur forêt-bois. Le contrôle de la traçabilité s’effectue sur l’ensemble des exigences légales et réglementaires permettant de suivre les différentes étapes de manipulation subies par un produit bois donné Sur l’ensemble de la chaine de valeur. De L’inventaire à la commercialisation, notamment la coupe, le martelage, l’apposition de codes barre ou QR codes, le marquage, le conditionnement, le transport, la transformation et le stockage.
Les exigences relatives à la légalité et à la traçabilité sont documentées dans une liste d’indicateurs et de vérificateurs répertoriés dans des grilles de référence. Les étapes des contrôles de légalité et de traçabilité sont documentées, suivies et contrôlées à travers le système national de traçabilité du bois défini par le ministère en charge des forêts et des industries du bois et basé sur l’utilisation des technologies numériques. Tous les opérateurs de la filière forêt-bois sont soumis au SCLT-Gabon et contribuent à son fonctionnement selon les modalités fixées par le Ministre en charge des forêts et des industries du bois. >> a expliqué le Dr Ghislain Moussavou Directeur des forêts au ministère gabonais des forêts.
Le secteur privé n’est pas en reste c’est le cas du Tracer Nkok, système de certification et de traçabilité des grumes situé dans la zone économique de Nkok à 27 km de Libreville reconnu par l’union européenne comme une organisation de contrôle dans le régime règlement bois de l’UE.<<Avant l’arrivée de Tracer avec son système de diligence raisonné, ici à la Zone économique de Nkok, il y avait une plus d’une centaine de fournisseurs de grumes dans la zone économique spécial et c’était des fournitures tous azimuts, sans aucun contrôle, et du coup la zone économique était pointé à l’international comme une zone de blanchiment du bois gabonais, donc c’est pour mettre un terme à tout cela que GSEZ a jugé opportun de solliciter les services de FRM et son partenaire brainforest pour le filtrage et la traçabilité des approvisionnements en grumes dans la zone économique de Nkok, d’où ce mécanisme du système de diligence raisonné (SDR).
Alors tout fournisseur de grumes à la Zone économique de Nkok se fait au préalable évalué suivant le système de diligence raisonné qui est développé par FRM et son partenaire brainforest. Si l’évaluation du fournisseur abouti sur une conclusion de risque négligeable d’illégalité lié à ces approvisionnements en grumes, le Tracer délivre une attestation de diligence raisonné au fournisseur, qui lui permet des lors de fournir des grumes sur la zone économique de Nkok. Cette attestation de SDR est valable pour 12 mois après lesquels nous faisons à nouveau l’évaluation totale du fournisseur pour nous assurer que ce dernier continue de maintenir sa conformité aux règles du système de diligence raisonné. >> a laissé entendre Séraphin Ngoumbe le coordinnateur technique du Tracer à la zone économique de Nkok.
Du côté de la société civile, la sécurisation et le suivi de la traçabilité des produits issus des forêts gabonaise est plus qu’un impératif vue la sollicitation du bois gabonais sur le marché international.<<il faut aujourd’hui salué la mise en oeuvre du système de contrôle de la légalité et de la traçabilité du bois gabonais par le ministère en charge des forêts, et également le travail qui est effectué par le Tracer dans la zone économique de Nkok à travers son système de diligence raisonné SDR qui est opérationnel dans la zone économique de nkok. En ce qui concerne le bois gabonais on peut sans se tromper s’en réjouir d’avoir désormais une traçabilité légale sur cette richesse nationale chose qui n’était pas faisable autrefois. Mais il est souhaitable que ce système de traçabilité aussi bien public que privé s’étend sur tous les autres produits issus de la forêt gabonaise et que cela ne se limite pas seulement à la Zone économique de Nkok ou aux produits bois.
Je profite de cette occasion pour interpeller les pays du bassin du Congo donc le Gabon fait partir de s’imprégner du modèle mise en place par les autorités gabonaise en ce qui concerne le contrôle et la traçabilité des ressources forestières notamment le bois pour s’affirmer sur le marché international. Le bassin du Congo est le deuxième poumon écologique du monde et pour une meilleure préservation de l’environnement, les pays de la sous-région se doivent d’emboiter le pas afin de consolider la dynamique de la traçabilité et de contrôle des ressources forestières dans le bassin du Congo.>> A souhaité Yvon martial Ntzanti Miyagou membre du réseau des organisations de la société civile pour l’économie verte en Afrique centrale.
Le Gabon abrite une forêt qui s’étend sur un peu plus de 23 millions d’hectares, son économie forestière génère un chiffre d’affaire de 1 milliards de dollars par an. C’est pourquoi dès son accession à la magistrature suprême, le Chef de l’État gabonais Ali Bongo Ondimba avait rapidement pris un arrêté interdisant l’exportation du bois grumes. Dans la foulée, la Zone économique de Nkok construite sur 1126 hectares verra le jour avec une multitude d’entreprise installé avec plus de 27000 emplois créés avec en prime un cluster dédié à la transformation du bois aujourd’hui considéré comme une référence mondiale.
Saint Clair Tepondjou & Boris Ngounou avec le soutien de Rainforest Journalism Fund, et du Pulitzer Center