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Protection sociale : Les journalistes de la presse privée ne sont pas assurés

La plupart n’ont pas de couverture sociale, d’assurance maladie encore moins de salaire conséquent.

 

« Tout emploi qui n’a pas de protection sociale est un emploi précaire. Avec des cotisations mensuelles, les journalistes assurés pourront mieux vivre », fulmine un journaliste de la presse privée, au cours d’un débat sur les conditions de travail des journalistes au Cameroun. C’était à la veille de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse. Les journalistes de la presse privée tirent le diable par la queue. Pas d’assurance maladie et de salaire conséquent et régulier. Souley Onohiolo, journaliste, grand-reporter au quotidien Le Messager a eu la vie  sauve, grâce à la générosité de certains camerounais. « Vous qui sans me connaître physiquement, avez écrasé une larme de douleur, de bonté, de générosité, lorsque, apprenant que j’étais à l’article de la mort, hospitalisé à l’hôpital central de Yaoundé, tenaillé par une insoutenable maladie. Je me sentais au plus mal en cette moitié du mois de janvier 2019. Même le diagnostic des médecins, n’était guère rassurant. Mes remerciements aux confrères et communicants. La liste est longue. Mais je m’en voudrais de ne pas exprimer ma reconnaissance éternelle à la grande Royale, collègue et téméraire femme de cœur Marie Noëlle Guichi; l’inamovible et infatigable Jean Paul Tchomdou; lui dont la main généreuse et les retombées du coup de cœur, m’ont été secourables et d’un grand soulagement. Comment pourrais-je oublier le vaillant et sympathique ami Ernest Obama. En plus d’être la courroie de transmission et l’envoyé spécial du Pdg Jean Pierre Amougou Belinga à mon chevet; il est venu régulièrement et assidûment s’enquérir de l’évolution de mon état de santé », écrit le journaliste du Le Messager, dans une lettre de remerciement disponible en ligne.

A l’occasion de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse, les journalistes camerounais s’interrogent sur leur condition de travail et de vie. Célébrée tous les 3 mai, la journée de cette année a pour thème : « Façonner un avenir de droits : La liberté d’expression comme moteur de tous les autres droits de l’homme ». Offrir de la protection sociale aux journalistes devrait être l’une des priorités des patrons de presse. « Dans les organes de presse au Cameroun, peu sont les journalistes qui ont un salaire dans leurs organes. Presque tous les journalistes ne sont pas assurés, ne sont pas déclarés à la caisse nationale de prévoyance sociale », explique un syndicaliste de la presse qui a requis l’anonymat. Les journalistes camerounais vivent dans une précarité quasi-absolue.  La protection sociale des journalistes participe aussi à la liberté de la presse. Parce qu’un journaliste qui ne se sent pas à l’aise dans son travail, ne peut pas travailler en toute liberté. « Ça relève d’une importance très capitale pour nous. Dans la mesure où ça permet à des journalistes qui ne sont pas payés, qui ne sont pas rémunérés, de pouvoir prendre en charge leur famille, de ne pas paniquer lorsqu’un membre de leur famille ou eux-mêmes tombent malade dans l’exercice de leur métier », a laissé entendre le journaliste Kossi Balao du Togo. Au Cameroun, la grande majorité des journalistes de la presse privée se prennent en charge quand ils sont malades. «  Dans notre organe de presse, il n’y a pas d’assurance maladie. Quand un journaliste, ou un travailleur est malade, il se prend lui-même en charge. Mais quand c’est une maladie, grave,  il peut recevoir l’aide du patron », explique un journaliste du quotidien The Guardian Post.

Modèle économique

Situation identique à Essingan, Le Messager, La nouvelle expression, Le jour, Repères, L’œil du sahel pour la presse écrite…, etc, ceux de Canal 2, Equinoxe et Vision 4, n’ont pas répondu à notre sollicitation. D’ailleurs, il existe un décalage entre le train de vie des promoteurs desdits médias et leurs journalistes. Cet écart qui existe entre le niveau de vie des directeurs de publication et celui de leurs employés mérite un questionnement sérieux. On se demandera alors si le modèle économique de la presse privée camerounaise ne repose pas sur un système d’exploitation des employés qui pour la plupart n’ont pas de couverture sociale, d’assurance maladie encore moins de salaire conséquent. L’aide publique à la presse privée au Cameroun, signe d’espoir s’est vite transformée  en désillusion. Insuffisante pour certains, dérisoire, certainement insultante pour d’autres, les griefs ne manquent  pas. Cette section ne veut pas seulement faire le procès de cette aide. Elle veut aussi faire des comparaisons avec des pays sensiblement au même niveau de développement que le Cameroun. Ceci pour essayer de voir l’importance comparée qu’on accorde à la presse au Cameroun par rapport aux autres. On pourrait aussi s’interroger sur les formes que pourraient prendre cette aide afin d’être plus efficace pour une presse privée plus forte, gage d’une démocratie améliorée. Aide à la presse privée cette année 2023 est de 66 millions, loin des 250 millions qui ont été distribués l’an dernier.

Elvis Serge NSAA

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