Clôture à Libreville des assises nationales sur le conflit homme-éléphant tenu du 15 au 17 décembre 2021 à l’auditorium du ministère des eaux et forêts. C’était en présence du ministre des eaux et forêts Professeur Lee White, du ministre délégué aux eaux et forêts Charles Mve Ella, des experts internationaux, et des représentants des communautés rurales. Plusieurs recommandations ont été adoptées et à l’unanimité l’éléphant a été condamné.
Durant 72h, les participants aux assises nationales du conflit homme-éléphant ont dressé un procès lugubre sur la cohabitation avec les éléphants dans les zones rurales. Dans son allocution de clôture, le patron des eaux et forêts a lourdement condamné les éléphants pour leurs nombreux dégâts sur les activités de l’homme en milieu rural et présenté les pistes de solutions.<<Au regard de l’ampleur des riches et productifs échanges qui ont eu lieu au cours de ces trois journées, il me sera impossible de m’étendre sur tous les points de vue qui ont été exprimés. Je suis heureux de la pertinence des recommandations, que le Gouvernement va s’approprier afin d’atténuer ce conflit.
En cohérence avec les recommandations, je voudrais évoquer quelques idées fortes qui se sont dégagées à travers les interventions : En ce qui concerne les battues administratives, les clarifications nécessaires seront apportées afin qu’il ne persiste plus de confusion, notamment dans l’exercice de la légitime défense et sur les modalités pratiques de réalisation des battues administratives. Sur la question de la compensation des victimes de ce conflit, le Gouvernement a prévu, dans la loi de finances 2022, une enveloppe budgétaire de deux milliards pour traiter de cette question.
A cet effet, une base de données a été mise en place pour faciliter l’évaluation des dégâts et assurer la transparence dans la collecte des informations sur le terrain. S’agissant des mesures d’atténuation, le Gouvernement s’est engagé à poursuivre le programme national de sensibilisation et d’implantation des barrières électriques sur l’ensemble du territoire national. Notre partenaire kenyan Space for Giants m’a annoncé, qu’ils ont sécurisé un financement d’au moins 3 milliards de FCFA pour les barrières pour 2022. Je me réjouis de l’approbation de la stratégie nationale sur les conflits hommes faunes, du plan d’action et de la feuille de route associée. Il s’agit d’une réelle avancée pour notre pays et je puis assurer que cette stratégie sera très prochainement soumise au Gouvernement en vue de sa validation. le Gouvernement ne ménagera aucun effort pour mettre en œuvre les résolutions prises à l’occasion de ces assises.>> A exprimé le ministre Lee White.
Tout en félicitant les uns et les autres pour la qualité des échanges, et leurs contributions, le ministre a rendu un vibrant hommage au chef de l’Etat pour son implication dans la résolution de ce conflit.<<Au moment où nous clôturons nos travaux, il me plaît de rendre un vibrant hommage au Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba qui nous a permis d’organiser ces assises dans un contexte sanitaire, économique et difficile. Je voulais également indiquer que c’est grâce au leadership et sur instruction du Chef de l’État que nous avons mis en place le programme Fil et Faune, exécuté par l’Agence nationale des parcs nationaux, qui vise à installer des barrières électriques dans les zones les plus impactées par le conflit.>> A-t-il laissé entendre.
Il est à rappeler que le conflit homme-éléphant, est de plus en plus récurent au Gabon, et constitue une menace sérieuse pour la sécurité et la viabilité des moyens de subsistance des communautés rurales. Au regard de l’importance de ce phénomène, le Ministre des Eaux et Forêts, Prof. Lee White, et le Ministre Délégué, Charles Mve Ella se sont rendu tour à tour dans les principaux chefs-lieux des 9 provinces de notre pays. Il était question pour eux d’échanger avec les populations et les différentes autorités provinciales et locales afin de faire un état des lieux dudit conflit qui constitue une menace sérieuse pour la sécurité et la viabilité des moyens de substance des communautés rurales.
À l’issue de ces consultations provinciales, les recommandations formulées par les populations avaient porté sur l’opérationnalisation dans les meilleurs délais des battues administratives ; l’indemnisation des populations victimes; la prise en charge des cas d’agressions ; l’extension du programme de construction de clôtures électriques.
Les Assises Nationales sur la gestion du Conflit Homme-Eléphant ont permis d’arrêter de manière consensuelle et concertée la stratégie et le plan d’action national mettant en exergue les actions fortes prises par le gouvernement afin d’améliorer la sécurité alimentaire des populations et à la fois préserver la faune qui joue un rôle essentiel dans la régénération des écosystèmes. C’est sur une bonne note de satisfaction que les assises nationales du conflit homme-éléphant se sont refermées. Reste maintenant aux instances décisionnelles de mettre en pratique les différentes recommandations élaborées.
Saint Clair Kengue